Quand Belmondo se confiait à Europe 1 : "J'aimerais qu'on dise que j'ai fait rire les gens"

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Sophia Khatsenkova
L'acteur Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français, est décédé ce lundi à son domicile à Paris à l'âge de 88 ans. Celui qu'on surnommait "Bébel" a tourné dans 80 films et laisse derrière lui des rôles inoubliables. Invité sur Europe 1 en 2016, à l'occasion de la publication de ses mémoires, Jean-Paul Belmondo racontait comment il avait surmonté les épreuves de sa vie.
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Il avait interprété avec panache une foule de personnages au cours d'une carrière longue de plus de cinquante ans. Il a été le Professionnel, le Guignolo, Pierrot le Fou et surtout le Magnifique. Surnommé affectueusement "Bébél", Jean-Paul Belmondo incarnait le cinéma français et était l'un des acteurs les plus populaires de l'industrie. Il est mort ce lundi à l'âge de 88 ans. "Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s'est éteint tranquillement", a précisé son avocat. En 2016, à l'âge de 83 ans et à l'occasion de la publication de ses mémoires, Mille vies valent mieux qu'une (aux éditions Fayard), il s'est confié au micro d'Europe 1. 

Des débuts compliqués

Pour devenir acteur, le parcours n'a pas toujours été facile, particulièrement au début. Alors qu'il réussit le conservatoire, certains lui disent qu'il n'est pas à la hauteur. "Avec la tête qu'il a, il ne pourrait jamais prendre une femme dans ses bras, car cela ne serait pas crédible", avait asséné Pierre Dux, son professeur d'art dramatique. Des commentaires qui ont durement touché l'acteur comme il le racontait à Europe 1, "quand on m'a dit que je ne pouvais pas le faire, je suis rentré chez moi j'avais 16 ans et j'ai pleuré. Mon père m'a dit 'mais pourquoi tu pleures ? Il faut les vaincre'. Et je l'ai fait." 

Jean-Paul Belmondo avait le jeu dans la peau, comme Jean Dujardin et Albert Dupontel, qu'il disait estimer beaucoup. Petit, quand il expliquait à sa mère qu'il voulait être clown, celle-ci répondait qu'il l'était déjà. "Elle encourageait toujours mon métier. Elle pensait que j'étais un clown car je faisais le clown toute la journée. Elle aimait ça. Elle m'emmenait au cirque", se souvenait-il.

"Je suis né avec le moral"

Tout au long de sa carrière, Bébel essuie plusieurs échecs mais ne baisse jamais les bras. "N'importe quel métier où on va vous dire non. Il faut le vaincre avec cette force et cette motivation", racontait-il. Terrassé par un AVC en 2001, Jean-Paul Belmondo s'était éloigné du monde de cinéma. "C'était un coup dur parce que je ne parlais presque pas et j'avais dans la tête 'il faut que je parle pour pouvoir jouer'. Mais je crois que je suis né avec le moral. Ma mère et mon père me disaient toujours, 'si tu as des ennuis, tu vas les vaincre', et j'ai toujours vaincu", confiait-t-il à Europe 1.

"Je n'ai pas peur de la fin"

Une vie faite d'épreuves mais aussi de succès, avec pas moins de 80 films au palmarès. Jean-Paul Belmondo racontait à Europe 1 qu'il voulait qu'on se rappelle surtout de sa bonne humeur, "J'aimerais qu'on dise de moi que j'étais un bon acteur. Que j'ai fait rire beaucoup de gens. Juste ça, ça serait très bien." Avait-il peur de la fin ? "Non, car j'ai vécu une très belle vie. Une vie formidable" conclut Jean-Paul Belmondo au micro d'Europe 1.