A l'origine, boire un canon désignait une unité de mesure pour le vin. 2:10
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Stephane Bern, édité par Yanis Darras
Dans l'émission d'Europe 1 "Historiquement vôtre", Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Vendredi, il s'intéresse aux origines de "boire un canon", une expression qui désigne à l'origine, une unité de mesure pour le vin.

Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Vendredi, l'animateur nous explique les racines de l'expression "boire un canon", qui désigne à l'origine une unité pour mesurer le vin. L'expression s'installera durablement dans le langage populaire à partir du 19e siècle. 

Il arrive souvent d'entendre certains donner rendez-vous à des amis pour "boire un canon". Une expression dont le sens se rapproche beaucoup de "boire un coup". Mais saviez-vous que cette expression tire son origine du 16e siècle ? À cette période, c'était une véritable unité de mesure pour le vin qui correspondait à un seizième de pinte, soit 6 centilitres. Les verres à l’époque avaient cette exacte contenance. Aujourd’hui, ils ont une contenance plus proche de 9 ou 20 centilitres, selon chez qui vous êtes invité. 

Cul sec

Au 19e siècle, l’expression "boire un canon" s’impose : elle signifie boire un simple verre de vin, quand on disait "boire un canon soviétique", c’était du vin rouge, et quand on utilisait le verbe canonner… c’est qu’on enchainait les petits canons. 

Aujourd’hui, en Irlande, on dit "boire une jatte". Aux États-Unis, l'expression utilisée est "to knock one back", qui veut dire : "On s’en tape un." En France, on peut aussi dire "s’en jeter un derrière la cravate", qu’on en ai ou pas. Chez les Roumains, l'expression est : "Béa un ciocan", qui signifie "boire un marteau".

Similitudes avec le monde militaire

Enfin, on peut noter des similitudes avec le coup de canon. Le coup de canon évoque notamment le bruit des verres qui s'entrechoquent au moment de trinquer. Puis, on buvait d'un trait, cul sec. Notez au passage qu'on dit "cul sec" parce que, quand on repose le verre, il n'y a plus de liquide dedans. Le contenant se retrouve cul sec. Allez, terminons avec une jolie phrase de Daniel Pennac : "Un ivrogne, ça raconte n'importe quoi, surtout la vérité."