"Jacques Prévert est un con". Le nouveau livre de Michel Houellebecq s’ouvre sur ces mots. Interventions 2020, qui sort mercredi chez Flammarion, n’est pas un roman mais une compilation de textes sur la politique, les questions de société et la littérature. Le premier chapitre consiste en une analyse très fine, très pointue, du réalisme poétique, le second est un éloge du film Mirage, de Jean-Claude Guiguet.
Âge de la retraite et féminisme
La plupart des textes ont déjà été publiés dans des revues ou sont des retranscriptions d’entretiens audiovisuels. Il y évoque notamment son œuvre et sa vision du monde. On peut y lire aussi d’anciennes chroniques, comme celle qu’il consacrait à la fête dans le magazine 20 ans en 1996. "Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort", écrit-il avec la joyeuseté qui le caractérise.
Il est aussi question de l’âge de la retraite, des Allemands, de Neil Young ou encore du féminisme. Les considérations de l’écrivain sont certes rarement des plus optimistes mais elles souvent lucides, et même les plus anciennes restent incroyablement modernes. La version poche de Sérotonine, son dernier roman, est publiée parallèlement.