"Petit Pays" revient sur les événements qui ont bouleversé l'équilibre du Burundi à la fin du XXe siècle, à travers les yeux de Gabriel, double littéraire et désormais cinématographique de Gaël Faye. 1:01
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Romain David
L'adaptation du roman "Petit Pays" de Gaël Faye arrive sur grand écran vendredi. Invité d'Europe 1, l’écrivain a salué la force de cette adaptation, dont Europe 1 est partenaire, et qui parvient à respecter le point de vue du personnage principal, un métis d’une dizaine d’années.
INTERVIEW

Les lecteurs qui ont dévoré Petit Pays, le roman autobiographique du rappeur Gaël Faye, peuvent découvrir depuis vendredi son adaptation au cinéma. Comme dans le livre, le film réalisé par Éric Barbier, et dont Europe 1 est partenaire, retrace les événements qui ont bouleversé le Burundi des années 1990 - notamment le génocide des Tutsis dans le pays voisin, le Rwanda - à travers le regard d’un enfant, Gabriel, fils d’un entrepreneur français et d’une mère d’origine rwandaise. "Ce film est aussi une histoire familiale, il montre la petite histoire dans la grande", explique au micro de Patrick Cohen, dans Europe Midi, Gaël Faye, qui a contribué à l’écriture du scénario.

Car Petit Pays s’attarde sur l’éclatement du "cocon familial", secoué par les événements politiques. "Éric Barbier est allé encore plus loin que le roman, il arrive à nous faire vivre à l’intérieur de la maison", estime l’écrivain.

L'insouciance de l’enfance face à la violence de l'histoire

La puissance du film est donc de parvenir à mettre le spectateur à hauteur d’enfant. C’est à ses côtés qu’il voit déferler, les unes après les autres, les vagues de violences qui mettent fin à l’insouciance des premières années. "La force de l’enfance, c’est de ne pas comprendre les choses. C’est peut-être pour ça que le livre a eu un tel écho et que le film pourra, je l’espère, toucher le public", relève Gaël Faye.

"Un enfant prend les informations telles qu’elles arrivent, sans analyse, il n’essaye pas de trouver des réponses comme peuvent le faire les adultes", poursuit Gaël Faye. "Le spectateur qui ne connait pas grand-chose à cette histoire fait ce cheminement avec l’enfant, découvre les choses au même rythme que lui."