funérailles Jean-Pierre Mocky 1280 2:30
  • Copié
Yasmina Kattou, édité par Romain David , modifié à
Un parterre de célébrités françaises s'est réuni lundi matin, en l’église Saint-Sulpice à Paris, pour rendre hommage au réalisateur mort jeudi.
REPORTAGE

L'histoire nous dira peut-être si le linceul avait ou non des poches, en l'église Saint-Sulpice de Paris, comme le niait dans un film le cinéaste Jean-Pierre Mocky, décédé jeudi à l'âge de 90 ans. Dans ou autour de l'église, beaucoup de monde s'est réuni lundi matin pour saluer une dernière fois la mémoire du réalisateur. Des drôles de paroissiens à n'en pas douter, une foule à l'image de ce que Jean-Pierre Mocky a été tout au long de sa riche carrière aux 66 films : un enfant du peuple, mais aussi un réalisateur qui attirait tout ce que le cinéma français peut produire de stars.

Beaucoup de grandes figures du cinéma se sont ainsi serrées sur les bancs pour rendre hommage au réalisateur de Y a-t-il un Français dans la salle ? Parmi elles : Henri Guybet, Agnès Soral, Benoît Magimel ou encore Michel Boujenah. Quand le cercueil en bois clair est entré dans l'église, un orgue de barbarie jouait notamment Paris Jadis, ode au Paris populaire. Puis l'oraison du curée a duré une dizaine de minutes, suivie de chants religieux et de discours de ses proches.

"Il laisse une œuvre exceptionnelle"

Deux des fils de Jean-Pierre Mocky étaient présents. Sa fille Olivia, vêtue d'une robe à fleurs colorées, a tenu un discours décalé, plein d'émotion. "Il nous avait convaincu qu'il vivrait jusqu'à 100 ans, le temps de faire encore quelques films. Son départ, si soudain, est un choc, même à 90 ans", a-t-elle déclaré, avant de poursuivre : "Même parti, il nous réserve encore des surprises. Vous ne le voyez pas, mais il porte une veste orange pétante, un chapeau sur la tête, un pantalon de camouflage qu'il adorait et un caleçon Playboy."

Au premier rang, devant l'autel, dans un costume noir, le ministre de la Culture Franck Riester a salué "Mocky l'indépendant". "Il laisse une œuvre exceptionnelle. C'était l'un des grands du cinéma français, c'était avant tout un homme libre, et l'on a besoin de liberté. Le septième art le permet d'une façon exceptionnelle. Il était l'un des plus grands défenseurs de cette liberté", a-t-il estimé au micro d'Europe 1.

Le cercueil du réalisateur est sorti de l'église sous les applaudissements des célébrités, mais aussi de nombreux anonymes. Dans le carnet du Figaro, ses enfants avaient invité ses fans à "venir lui adresser un au revoir joyeux plutôt que de pleurer sa mort". Jean-Pierre Mocky doit maintenant être inhumé dans le caveau familial de Saint-Prix, dans le Val-d'Oise.