Natalie Dessay : "Pour être chanteur d'opéra, il n'est pas nécessaire d'être intelligent"

Natalie Dessay était l'invitée d'Isabelle Morizet, samedi sur Europe 1 (photo d'archives).
Natalie Dessay était l'invitée d'Isabelle Morizet, samedi sur Europe 1 (photo d'archives). © Europe 1
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Margaux Lannuzel , modifié à
L'ancienne cantatrice, qui consacre désormais sa carrière à la scène et à la chanson, était l'invitée d'Isabelle Morizet, samedi dans "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", sur Europe 1. Elle s'est confiée sur l'art qui l'a occupée pendant la majeure partie de sa vie. 
INTERVIEW

Rendue célèbre pour ses rôles de cantatrice, Natalie Dessay a désormais réorienté sa carrière pour se consacrer à la chanson et la scène. Mais, invitée d'Isabelle Morizet, samedi sur Europe 1, l'artiste a accepté de revenir sur l'art qui a occupé la majeure partie de sa carrière... Jusqu'à confier l'état dans lequel la mettait le stress avant un spectacle. 

"Il faut avoir de l'instinct, ça, c'est sûr"

"Pour être chanteur d'opéra, il n'est pas nécessaire d'être intelligent", estime d'abord Natalie Dessay. "Ça n'est pas là que ça se situe. Il faut avoir de l'instinct, ça c'est sur, il faut être musicien, bien sûr, mais ça ne fait pas appel à l'intelligence." Et d'ajouter, évoquant sa réorientation : "Je trouve que le fait aujourd'hui d'être actrice fait davantage appel à mon intelligence."

Autre différence entre l'opéra et la comédie selon l'artiste : la gestion du stress. A l'époque où elle était cantatrice, celui-ci se manifestait de manière très concrète. "Il m'est arrivé de vomir", glisse-t-elle. "Et je toussais énormément. C'est très pénible, parce que quand on tousse 200 fois avant de rentrer sur scène pour chanter, c'est compliqué...."

"La terreur était constante"

"J'ai tout essayé, jusqu'aux drogues dures.... Non, je rigole ! Mais j'ai tout essayé et rien n'a marché, la terreur était constante", poursuit Natalie Dessay. "C'est drôle parce qu'aujourd'hui, dès que je vais chanter, même de la chanson, la terreur est la même là encore. Et elle est très différente quand je vais jouer. Quand je vais jouer il y a le trac bien sûr, la peur d'oublier son texte, mais ça n'a rien à voir, c'est juste de l'adrénaline."

Pourquoi cette différence ?  A l'opéra, "il y a toujours la peur non pas de rater la note, mais de trahir le texte, par exemple", juge-t-elle. Et de relativiser :  "Le plaisir est aussi à l'aune de la terreur, il ne faut quand même pas parler que de ça. J'ai adoré chanter. À chaque fois que je sortais de scène et que j'avais plus ou moins réussi, je me disais : encore une ascension de l'Everest !"