Matthieu Kassovitz : "Je ne suis pas un homme de compromis"

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A.D
L'acteur et réalisateur, à l'affiche du film "Sparring", a confié son approche du métier, estimant ne surtout pas avoir recherché à faire des jolis sourires pour être au sommet.
INTERVIEW

Matthieu Kassovitz a enfilé les gants. Dans Sparring, en salles le 31 janvier, il joue un boxeur semi-professionnel, un "ouvrier du ring", qui a essayé d'avoir une carrière sans réel succès, mais qui continue de s'accrocher. Un jour on lui propose de devenir sparring partner, c'est-à-dire entraîneur d'un grand champion. Il accepte pour l'argent, mais le job n'est pas aisé. Invité d'Un dimanche de cinéma, l'acteur a raconté comment il avait appréhendé ce rôle.

"Une passion n'oblige pas à avoir du talent". L'acteur pratique le kick-boxing depuis des années, mais ce qui l'a avant tout intéressé, c'est "l'histoire d'un père de famille qui doit rester noble et transmettre de la fierté à sa femme et à sa fille tout en étant dans une situation difficile, un peu comme nous tous. Ce n'est pas un loser. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas numéro 1 qu'on est un loser. Sinon, on est tous des losers", lance l'acteur. Le film est aussi une interrogation sur là où chaque homme en est dans la poursuite de ses rêves. "On imagine tous qu'on va gagner des Oscars, être numéro 1 des charts, et on ne l'est pas. Est-ce qu'on a le droit de continuer à chanter sous sa douche ? Moi je pense qu'avoir une passion n'oblige pas à avoir du talent. Et au contraire, moins a de talent, plus on est passionné, plus c'est beau."

"C'est une volonté d'être au top". L'acteur, aussi réalisateur, s'est identifié jusqu'à un certain point à ce message. "En tant qu'être humain, tu te poses toujours la question : où sont tes rêves ?  Et est ce que tu as fait des compromis pour arriver en haut de l'échelle ou est-ce que tu as préféré rester toi-même pour faire ton bonhomme de chemin ?", interroge-t-il. Lui affirme "ne pas être un homme de compromis. Dans les moments où j'avais tous les signes pour être numéro 1, je suis parti en courant. Ce n'est pas une peur, c'est un manque d'intérêt total pour ce genre d'univers. L'égocentrisme des gens qui veulent être au top... C'est une volonté d'être au top, ce n'est pas quelque chose qui vous arrive, il faut avoir des plans de carrière, aller dîner avec des gens, sourire à des gens, et ça, je ne sais pas faire."

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