Marie-Claude Pietragalla : "On va se réveiller un jour et il n’y aura plus de danseurs"

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Léa Leostic , modifié à

Comme le reste du monde de la culture, les danseurs sont à l’arrêt en raison des restrictions en vigueur pour lutter contre le Covid-19. Au micro d’Europe 1 dimanche matin, la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla s’est inquiétée pour l’avenir de sa profession, mais aussi pour tous les danseurs qui ne font pas partie d'une compagnie fixe. 

Le monde de la culture va devoir patienter encore quelques semaines. Les dernières annonces d’Emmanuel Macronont sans surprise confirmé la fermeture des lieux culturels pour lutter contre la hausse des contaminations au Covid-19, au moins jusqu’à la mi-mai. "Notre corporation était déjà fragilisée avant le Covid. Là, elle l’est encore plus", s’est inquiétée Marie-Claude Pietragalla dimanche matin sur Europe 1.

"On va se réveiller un jour et il n’y aura plus de danseurs", s’alarme-t-elle, avant d’évoquer le cas de nombreux danseurs qui ont décidé de changer de métier à cause de la crise sanitaire. "Des amis danseurs me disent qu’ils ne vont pas pouvoir continuer, qui changent de métier et font des formations de plombier, d’électricien ou de peintre", témoigne-t-elle encore. "95% des danseurs ne font pas partie d’une compagnie fixe", ajoute la chorégraphe.

Entre espoir et manque de perspectives

Dans son allocution de mercredi soir, Emmanuel Macron a également évoqué une éventuelle ouverture des lieux culturels à la mi-mai. "Cela redonne de l’espoir à tout le monde", reconnait Marie-Claude Pietragalla. " Mais il faut voir si ce sera suivi par des actes. On est complètement à l’arrêt et on n’a pas de perspectives d’avenir", poursuit-elle cependant.

"Rien ne remplacera le spectacle vivant"

En attendant, chorégraphes et danseurs s’en remettent à des spectacles sans public et en streaming. "Ça permet de garder un lien avec le public, mais ce n’est pas notre cœur de métier. Rien ne remplacera le spectacle vivant", réagit Marie-Claude Pietragalla. Elle s’inquiète également pour les professeurs de danse. "On leur interdit de donner des cours et paradoxalement, des danseuses de ma compagnie peuvent aller enseigner dans des écoles. Donc on ne comprend pas bien. Il y a deux poids, deux mesures. Je sais combien c’est difficile pour les professeurs de danse, car ils ont des écoles privées, un loyer à payer et il n’y a plus de cours", conclut-elle.