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Alexis Patri , modifié à
Le chanteur, parolier et acteur Marc Lavoine se raconte dimanche sur Europe 1, dans l'émission de Didier Barbelivien "Dis-moi ce que tu chantes". L'occasion pour l'artiste de revenir notamment sur la manière dont il a été éduqué et son rapport à la norme. Un concept auquel il ne s'est jamais senti appartenir.
INTERVIEW

Il y a deux semaines, Lisa-Marie Marques révélait sur Europe 1 que les parents de Marc Lavoine l'auraient appelé Brigitte s'il avait été une fille. Mais le chanteur, parolier et acteur n'avait pas tout dit. Invité dimanche de l'émission Didier Barbelivien Dis-moi ce que tu chantes, le chanteur dévoile que sa mère l'a bel et bien appelé "Brigitte" pendant plusieurs années. Une coquetterie qui a, selon Marc Lavoine, participé à construire chez lui un rapport distant et critique face aux normes sociales.

Rebondissant sur la poésie de la chanson J'étais un ange de Michel Delpech, qu'il a choisie pour passer à l'antenne, le juré de The Voice explique : "Je n'ai jamais été dans la bonne case, j'ai toujours été un peu à côté de la plaque. Et ça me va très bien, parce que je peux chanter avec Hevré Villard qui est mon ami, avec Krisy qui est un ami qui fait du rap, et avec Catherine Ringer. J'aime bien cette liberté."

"On est plus nombreux à désirer vivre avec tous ceux que l'on rejette"

Pour Marc Lavoine, sa liberté vient de son éducation. "Je suis une fille : j'ai été élevé comme une fille par ma mère, qui m'appelait Brigitte et m'avait laissé les cheveux longs. J'étais obligé de montrer mon sexe aux gens pour leur prouver que j'étais un garçon !", s'amuse le chanteur. "C'est comme ça que j'ai accueilli mon Hamid la première fois qu'il est depuis en France depuis d'Algérie : j'ai sorti mon zizi dans l'aéroport d'Orly et j'ai dit 'Je suis un garçon'."

"Tout le monde me prenait pour une fille et j'ai été élevée avec des femmes, donc j'ai une approche différente des choses", estime ensuite l'interprète de Elle a les yeux revolver. "Et j'ai donc été un peu maltraité par ceux qui avaient le pouvoir de rentrer dans la bonne case."

Sa liberté et sa différence, Marc Lavoine l'a en effet payé dans sa jeunesse du prix du rejet. "On m'appelait 'le gros', 'la gonzesse' ou 'le pédé'. Mais tout ça, ça n'a pas d'intérêt, tant pis pour eux", tranche-t-il au micro d'Europe 1. "Ce qui est important, c'est ceux qui se retrouvent autour des mêmes choses. Et il y a plus de gens de ce côté-là. On est plus nombreux à désirer vivre avec tous ceux que l'on rejette, et sans lesquels on ne voit pas la vie en entier."