Aurélie Valognes 1:50
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Céline Brégand
Aurélie Valognes publie son dernier et sixième roman, "Né sous une bonne étoile", mercredi. Romancière à succès, elle fait partie des auteurs les plus lus en France. La romancière qui a écrit son premier livre à 29 ans en l'auto-éditant, raconte au micro de Matthieu Noël mercredi son parcours et dévoile les clefs pour se lancer dans l'écriture d'un roman.
INTERVIEW

Avec Né sous une bonne étoile (Mazarine), publié mercredi, Aurélie Valognes signe son sixième roman. Son nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant ses livres se vendent à des millions d'exemplaires. L'écrivaine se classe dans le top 5 des auteurs les plus en France depuis trois ans. L'année dernière, elle a vendu plus de livres que Marc Lévy. Dans "L'équipée sauvage" mercredi, elle revient sur son parcours de romancière, commencé dans l'auto-édition et sa méthode pour écrire un roman sans avoir peur de la page blanche.

Le tremplin "extraordinaire" de l'auto-édition

Lorsque son mari est muté en Italie, Aurélie Valognes décide de démissionner et de le suivre. Elle vient alors d'avoir un bébé et sort d'un baby blues. "Ça n'allait pas terrible, j'avais plus de travail, on venait de détecter un cancer du sein à ma cousine…" À 29 ans, elle "réalise que tout peut s'arrêter" et devient obsédée par ce rêve où elle imagine sa tombe gravée de l'épitaphe : "Aurélie Valognes, écrivain". Un signe ? Peut-être. Sauf que la jeune femme n'a alors jamais écrit une ligne de sa vie. "À ce moment là, le déclic a commencé à se faire", explique-t-elle. "Si tout s'arrêtait demain, je voulais avoir accompli mon rêve de petite fille qui était d'écrire un roman. Pas d'être éditée. Juste de l'écrire, de mettre un point final et d'être fière", raconte la romancière.

En 2014, Aurélie Valognes se lance. Elle fait lire son premier roman à ses proches, et décide de le mettre en ligne parce qu'elle n'avait qu'une "trouille" : "l'envoyer à des éditeurs et de recevoir la lettre type de refus". "Je ne voulais pas mettre mon rêve dans les mains de quelqu'un d'autre, donc j'ai cherché l'avis neutre de lecteurs et j'ai trouvé l'auto-édition qui commençait à peine", relate Aurélie Valognes. Elle le met en ligne sur la plateforme Kindle Direct Publishing (KDP) d'Amazon. Mémé dans les orties se retrouve alors dans le top 20 des meilleurs ventes.

"Ça m'a donné plus confiance, je l'ai imprimé et je l'ai envoyé à des éditeurs", se souvient-elle. Il sera ensuite publié par Michel Lafon et vendu à plus d'un million d'exemplaires. "L'objectif ultime est de voir son livre imprimé et de l'avoir en librairie", reconnaît la romancière. "Je ne renie absolument pas ce tremplin extraordinaire qu'a été l'auto-édition et je le recommande à ceux qui chercheraient des solutions. Mais ma fierté aujourd'hui est de voir mon fils qui me dit 'regarde maman, ton livre il est là'. Et pas seulement dans un monde un peu virtuel", confie-t-elle.

Les conseils de Bernard Werber ou l'importance du plan avant l'écriture

Aurélie Valognes doit beaucoup à Bernard Werber et ses conseils d'écriture "pratiques et d'une générosité incroyable" qu'elle trouve sur YouTube. Dans une vidéo, l'écrivain de la trilogie des Fourmis, donne dix conseils aux personnes qui veulent se lancer dans l'écriture d'un livre. Aurélie Valognes se trouve alors en Italie et suit les conseils de Bernard Werber à la lettre. Le premier conseil concerne la question de l'envie d'écrire. "Si c'est pour raconter vos déboires avec votre conjoint ou votre mère, ça n'intéressera personne", conseille l'écrivain.

Le deuxième conseil, qu'Aurélie Valognes continue d'appliquer pour chacun de ses romans est de préparer un plan : réfléchir et travailler son histoire pendant des mois avant de commencer à l'écrire. "Retenez-vous d'ouvrir un ordinateur comme ça vous n'aurait pas peur de la page blanche. Ça m'a donné les clefs parce que j'avais vraiment besoin de savoir de manière pratique comment on se lance dans l'écriture", souligne la romancière à succès.

Aurélie Valognes raconte travailler tous les jours, de 9h30 à 16h après avoir emmené ses enfants à l'école, écouté la radio et lu les journaux. "Ma phase d'écriture se divise en deux grandes parties. J'ai à peu près quatre mois de réflexion, de lectures, d'interviews, de recherches pour étayer mes personnages et après j'ai une partie de deux mois d'écriture du premier jet à l'ordinateur", détaille-t-elle. De cette manière la phase d'écriture n'est "pas du tout angoissante". Grâce à cette préparation, quand elle se met devant son ordinateur, Aurélie Valognes explique savoir "exactement" ce qu'elle a à écrire. "Je déroule le film dans ma tête et je le tape à l'ordinateur donc ce n'est pas du tout stressant."