Laetitia Casta : "Les Marianne me portent chance"

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Aurélie Dupuy
L'actrice tient le rôle principal de deux films en ce début d'année. Au micro d'Europe 1, elle s'est confiée sur les femmes, sur le corps, sur sa carrière.
INTERVIEW

Elle aime Paris "de plus en plus". Signe pour Laetitia Casta que ça n'a pas toujours été évident. "J’ai un problème avec la ville en général. J’aime la campagne, j’aime la nature. Et d’être en ville, il y a quelque chose qui n’est pas toujours naturel", confirme l'actrice, au micro d'Europe 1, rue de Grenelle dans le 7eme arrondissement.

C'est ici qu'elle a donné rendez-vous à Frédéric Taddéï, dimanche, pour l'émission En balade avec, alors que deux films dans lesquels elle joue sortent en ce moment, d'abord L’homme fidèle de Louis Garrel, son mari, déjà à l’affiche, et L’incroyable histoire du facteur Cheval, en salles le 16 janvier.

"Les gens sont en général bienveillants". Deux films, deux époques, et surtout deux femmes. "Il y a un grand écart entre les deux mais il y a quelque chose de similaire dans une envie d’amour vrai. Chacune emploie des méthodes différentes", dit l'actrice de ses personnages en traversant le boulevard Raspail. Au passage, elle accepte un selfie. "C’est plus compliqué de dire non que juste le faire. Les gens sont en général bienveillants", commente-t-elle.

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"J'étais une gamine". Gérer son image est allé de pair avec ses débuts dans le mannequinat, à quinze ans. "Quand j’ai commencé la photographie, la première fois, je ne me suis pas du tout reconnue. C’était étrange, une autre femme. Je découvrais une femme-femme alors que dans la vie, j’étais une gamine." Elle a d'ailleurs incarné la femme, la citoyenne, en devenant Marianne au début des années 2000 (photo ci-dessus). "Je faisais La bicyclette bleue, j’étais une jeune femme résistante. C’était drôle parce que ça correspondait un peu au personnage que j’étais en train de jouer."

Laetitia Casta s’appelle aussi Marianne dans L’homme fidèle. C'est toujours ce prénom qu'elle empruntait dans la pièce Scènes de la vie conjugale. "C’est quelque chose qui me poursuit totalement. Les Marianne me portent chance", glisse-t-elle.

Entendu sur europe1 :
L’idée de faire comme tout le monde, ses devoirs, passer son bac, son permis, aller en boîte de nuit, c’est des choses qui m’ont toujours effrayée

"Être tout simplement soi, ça met du temps". Devant l’Assemblée nationale, le duo passe la porte de la brasserie Le Bourbon. La comédienne a choisi d'y donner rendez-vous à la journaliste Léa Salamé, qu'elle apprécie instinctivement, en ne l'ayant croisé que deux fois. Leur point commun est peut-être d'avoir su mener carrière. Un peu plus tard, Laetitia Casta confie : "Pour avoir une ambition de carrière, il faut mener des combats, avoir une carapace, devenir presque agressive et pour moi, la vraie victoire pour une femme, c’est arriver à se défaire de tout ça et de rester tendre, ne pas avoir besoin de prouver quoi que ce soit et d’être tout simplement soi, et ça met du temps."

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Dans la brasserie Le Bourbon entourée de Léa Salamé et Frédéric Taddéï.

Effrayée d'aller en boîte de nuit. A 40 ans désormais, elle ne se dit pas du tout nostalgique. "Je ne regrette rien", et surtout pas cette adolescence normale qui lui a échappé. "J’aurais été malheureuse, je crois. L’idée de faire comme tout le monde, ses devoirs, passer son bac, son permis, aller en boîte de nuit, c’est des choses qui m’ont toujours effrayée", explique la comédienne, qui était aussi très timide à ses débuts.

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Laetitia Casta avec Prune Nourry et Frédéric taddéï sur un banc du jardin du musée Rodin.

"Le corps, quelque chose de naturel". Mais une timidité qui ne rejoint pas la pudeur vis-à-vis du corps. Elle l'explique dans le jardin du musée Rodin, entourée de sculptures de nus. Elle y a donné rendez-vous à son amie, la sculptrice Prune Nourry. "Le corps est effectivement pour moi quelque chose de naturel. On arrive au monde nu, qu’on soit homme ou femme. Et après, on en fait tout un péché. Est-ce que ça vient de la religion ? Parce que Eve a croqué dans la pomme ? Parce qu’elle a été la plus curieuse, la plus dangereuse ?", conclut-elle, toujours en se questionnant sur la femme.