La pièce de théâtre "Djihad" est arrivée à Paris

1:34
  • Copié
G.S. avec Ariane Lavrilleux
Ismaël Saidi, auteur et metteur en scène, fait le pari de la dérision. Europe 1 a assisté à la première.

Une pièce de théâtre qui ne laisse pas indifférent. Elle s'appelle "Djihad" et elle a triomphé en Belgique. Elle est arrivée vendredi à Paris, au théâtre des feux de la rampe. Ismaël Saidi, auteur et metteur en scène, fait le pari de la dérision. Europe 1 a assisté à la première.

"Vivement qu'on puisse tuer quelques mécréants". Sur scène, aucun décor. Seulement trois pieds nickelés en jean et baskets, pas bien futés mais en quête de sens. Ben, le plus religieux de la bande, chapeaute Reda et Ismaël. Ils vont le suivre jusqu'en Syrie, sans trop savoir ce qu'ils trouveront. "Vivement qu'on puisse tuer quelques mécréants", dit l'un d'eux d'un ton enjoué... qui fait rire la salle. "Dis-moi Ben, le mécréant, il ressemble à quoi ? Parce que dans Call of Duty (un jeu vidéo de guerre, Ndlr) il ressemble plus à nous en fait", renchérit l'un des protagonistes. Cette fois, la salle est carrément hilare.

"Cette pièce touche à l'empathie". Véronique Roy y a bien vu des facettes de son fils, parti en Syrie. Convaincue des vertus de la prévention, elle voit cette pièce comme un potentiel remède. "Je trouve qu'elle pointe bien les parcours hasardeux, ces espèces d’aventures surréalistes. Là où je pense que c'est important, c'est que pour soigner cette société qui va mal, il faut toucher au cœur. Cette pièce touche à l'empathie. C'est un bon début parce qu'effectivement, il n'y pas beaucoup de choses qui peuvent les changer", confie-t-elle au micro d'Europe 1. Plusieurs écoles et associations ont déjà réservé leurs places pour aller voir la pièce. "Djihad" sera jouée trois fois par semaine sans interruption jusqu'au 31 décembre.