La justice annule l'interdiction aux moins de 18 ans du film "Salafistes"

Le documentaire avait initialement été présenté au Fipa de Biarritz.
Le documentaire avait initialement été présenté au Fipa de Biarritz. © IROZ GAIZKA / AFP
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avec AFP , modifié à
La justice a décidé d'annuler l'interdiction aux moins de 18 ans du film "Salafistes", qui donne la parole à des responsables d'Aqmi et à des autorités religieuses salafistes.

La justice a annulé l'interdiction aux moins de 18 ans du documentaire controversé Salafistes, voulue par l'ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin, une décision qualifiée de "victoire" par le coauteur du film, François Margolin. "La décision du 27 janvier 2016 par laquelle la ministre de la Culture et de la Communication a délivré un visa d'exploitation au film documentaire Salafistes est annulée", en tant que "ce visa d'exploitation est assorti d'une interdiction aux mineurs de 18 ans", indique le tribunal administratif de Paris dans une décision rendue mardi.

Le film entend montrer les djihadistes "tels qu'ils sont". L'interdiction aux moins de 18 ans du film avait été suspendue en février par le tribunal administratif, qui avait abaissé provisoirement l'âge d'interdiction à 16 ans en attendant ce jugement sur le fond. Tourné au Mali, en Irak, Algérie, Tunisie et Mauritanie, Salafistes, qui entend montrer les djihadistes "tels qu'ils sont" selon ses auteurs, donne la parole à des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à des autorités religieuses salafistes. Le documentaire est entrecoupé d'images de propagande et de vidéos djihadistes, sans voix off, ni commentaires, et montre de façon très crue l'application de la charia au quotidien.

"Une immense victoire". À sa sortie fin janvier, seules quatre salles avaient projeté le film contre les 25 prévues avant son interdiction aux mineurs. Coréalisateur du film avec le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem, le Français François Margolin a accueilli cette décision comme une "immense victoire pour les auteurs de ce film, en même temps que pour les libertés d'expression, de création et d'information".