Jean-Michel Ribes 4:17
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Pauline Rouquette , modifié à
Invité d'Europe 1, dimanche, Jean-Michel Ribes, acteur, metteur en scène et directeur du théâtre du Rond-Point, a affirmé que la culture "à partir du moment où elle a pour mission de bousculer" est un acte de résistance. Une réaction intervenant deux jours après l'assassinat d'un professeur ayant montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
INTERVIEW

"La culture, à partir du moment où elle a pour mission de bousculer et d'apporter de l'air frais, est un acte de résistance", a déclaré Jean-Michel Ribes, acteur, metteur en scène et directeur du théâtre du Rond-Point, dimanche sur Europe 1, évoquant la "bêtise absolue de l'obscurantisme". Il était invité de l'émission spéciale "Ensemble avec le spectacle vivant pour la culture et la liberté d'expression", en direct de ce même théâtre.

"La défense de la liberté, la défense absolue de l'expression, de la création"

Deux jours après la mort d'un professeur d'histoire, décapité après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression, l'une des phrases de Jean-Michel Ribes a été reprise ça et là lors de rassemblements d'hommage. "On ne vous empêche pas de croire, vous ne nous empêcherez pas de penser". À l'origine de ces mots, le metteur en scène qui a lui-même poussé très loin la liberté d'expression en programmant, en 2011, la pièce Golgotha Picnic, qui lui vaudra d'être poursuivi pour provocation à la haine envers les chrétiens.

Va-t-il adapter sa programmation au plus près de cette actualité ? "Notre programmation est éternellement dans ce sens-là", répond-il. "Sur la défense de la liberté, sur la défense absolue de l'expression, de la création." Ce dernier cite notamment des pièces comme The Normal Heart, de Larry Kramer, mais aussi les pièces de Rodrigo Garcia.

En 2011, à la suite de la programmation de Golgotha Picnic, Jean-Michel Ribes avait finalement été relaxé au motif que la présentation péjorative de Jésus ne pouvait être lue comme une provocation générale envers les croyants. Aujourd'hui, le metteur en scène n'exclut pas d'effectuer des interventions sur le sujet de la liberté d'expression et "d'inviter les gens à une double parole autour de ce thème".