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Jean-Michel Ribes : "C’est petit d’être de gauche, il faut être plus que ça"

Aurélie Dupuy - Mis à jour le . 4 min

Le directeur de théâtre adapte sa série télévisée culte en spectacle. Le nouveau "Palace" se jouera au Théâtre de Paris, avec l'ambition de faire éclore de jeunes comédiens.

Je suis très ami avec François Hollande qui est un type délicieux, formidable. Je ne fais pas partie du PS mais lui c’est quelqu’un de tout à fait étonnant, avec qui j’ai énormément ri.

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Je suis très ami avec François Hollande qui est un type délicieux, formidable. Je ne fais pas partie du PS mais lui c’est quelqu’un de tout à fait étonnant, avec qui j’ai énormément ri.

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Il est de ceux, devenus rares, qui portent encore le chapeau. "Je fais de la résistance. Je suis contre les bonnets. On a l’impression d’être entouré de Schtroumpfs dès qu’il fait froid", tacle Jean-Michel Ribes . L'auteur, réalisateur et directeur du théâtre du Rond-point débute alors sa balade avec Frédéric Taddéï pour Europe 1. La rencontre a lieu dans le mythique restaurant "La Coupole" à Montparnasse, qui a vu passer nombre d'artistes depuis son ouverture en 1927.

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La nostalgie de la Coupole. Ici, en slalomant entre les convives, il a, dans les années 70, renversé tout une table - café, lait, tartines, confiture - sur "un monsieur grognon" qui se trouvait être l'auteur Eugène Ionesco. Il y a aussi connu Giacometti. Il se changeait dans les toilettes pour se vêtir de ses costumes de scène. C'est également ici qu'il voyait Jacques Villeret, Jean Carmet ou encore son complice Roland Topor attablés. Tout une époque.

"L'endroit m'habite toujours", explique l'homme de théâtre, totalement parisien. "Je suis né à Paris, je suis ADN Paris, j’ai beaucoup voyagé et je n’arrive pas à trouver l’équivalent." C'est justement au Théâtre de Paris qu'il redonnera vie à sa série culte Palace, institution de la télé de la fin des années 80, d'abord sur Canal +, puis sur Antenne 2. La version spectacle se montera en septembre 2019 avec "des gens neufs, comme l'était Palace au début".

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Les studios de Palace. Dans une voiture en direction des studios de Boulogne où étaient tournées les émissions, Jean-Michel Ribes a le temps de refuser l'étiquette "de gauche". "C’est petit d’être de gauche, il faut être plus que ça. Cette définition vous enferme. Il y a trop de gens que je n’aime pas qui y sont", coupe-t-il court. L'arrivée au 2 rue de Silly ramène la conversation aux films qui ont été réalisés dans ces studios, comme Peur sur la ville ou Pédale douce. C'est aussi là qu'Alain Delon tournait presque tous ses longs-métrages.

François Rollin, le Professeur Rollin de Palace, rejoint le duo. Il évoque le souvenir des disparus de l'équipe : Wolinski , Jacqueline Maillan... "Palace fait qu'on continue un peu à vivre avec eux", glisse le professeur avec nostalgie. Certains acteurs s'y sont fait connaître, comme Valérie Lemercier. "Elle était toute timide mais aussi gourmande de jouer ses textes un peu transgressifs", poursuit François Rollin. "Palace avait un peu d’avance, les gens n’étaient pas fans tout de suite, c’est devenu culte petit à petit. On s’est rendu compte que c’était du solide."

" Je suis très ami avec François Hollande qui est un type délicieux, formidable. Je ne fais pas partie du PS mais lui c’est quelqu’un de tout à fait étonnant, avec qui j’ai énormément ri. "

"Gilets jaunes" : quasi 360.000 euros de manque. Après ce retour aux sources, cap sur les Champs-Elysées, vers le théâtre du Rond-Point. "Je suis passé devant ce théâtre vide qui allait peut-être devenir le showroom des couturiers de l’avenue Montaigne. Je me suis dit 'c’est là que les auteurs vivants doivent vivre'", glisse Jean-Michel Ribes, devenu directeur en 2002 après avoir réussi à convaincre Bertrand Delanoë de lui confier l'établissement. L'ancien maire de Paris lui avait demandé de "rendre les Champs-Elysées à tout le monde".

La plus belle avenue du monde est désormais liée au mouvement des "gilets jaunes" . Leur mobilisation a d'ailleurs contrecarré les plans du théâtre, obligeant à fermer cinq samedis. "Ça nous a coûté presque 360.000 euros", précise Jean-Michel Ribes. "Si cet argent avait été aux gens qui en ont besoin, j’aurais moins trouvé ça ridicule. Mais là, c’est dur. Je ne suis pas contre les 'gilets jaunes'. J’ai parlé avec des 'gilets jaunes' l’autre jour. C’est des gens très touchants. Là, il y a une série de cons en gilets jaunes qui nous ont agressés en disant 'on veut des salles, on va te faire perdre plus de fric si tu ne nous laisse pas rentrer'. Ceux-là, je les aime moins", assure-t-il.

L'ami Hollande. A l’intérieur, le duo retrouve la réalisatrice Tonie Marshall , qui a joué pour Jean-Michel Ribes. "J’ai rarement une comédienne qui a autant de justesse. Je regrette qu’elle ne joue pas plus", complimente le directeur, qui s'était montré l'instant d'avant très élogieux envers François Hollande. L'ex-président était un proche voisin lors de son mandat à l'Elysée. "Je suis très ami avec François Hollande, qui est un type délicieux, formidable. Je ne fais pas partie du PS mais lui c’est quelqu’un de tout à fait étonnant, avec qui j’ai énormément ri", conclut Jean-Michel Ribes, pourtant toujours pas satisfait de l'étiquette gauchiste.