Jean-Louis Trintignant : "Lelouch a une forme extraordinaire. Il n'a pas fumé, pas bu, pas pris de drogue"

© TIZIANA FABI / AFP
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A.D
Un homme et une femme, Palme d'or à Cannes en 1966, ressort en version remasterisée. Jean-Louis Trintignant, "l'homme" du film, était l'invité d'Un dimanche de cinéma.
INTERVIEW

Un homme et une femme, chef d'oeuvre de Claude Lelouch, ressort dans les salles en version remasterisée. Éloigné des plateaux et de Paris et vivant à Uzès (Gard), l'acteur principal du film, Jean-Louis Trintignant, a néanmoins répondu aux questions de Bruno Cras et Mathieu Charrier. Il a évoqué le tournage, le réalisateur et sa vie après le décès de sa fille Marie dans l'émission Un dimanche de cinéma

"Je savais que c'était un film important". A l'époque du film, Lelouch était désespéré parce que son film Le Présent n’avait pas marché. Il est parti sur la route, est arrivé à Deauville, a vu une femme qui marchait sur les planches et a eu l’idée de ce film, devenu un classique. "Je savais que c’était un film important. C’était un tout petit film parce qu’il y avait dix personnes. Le film a dû coûter très peu. Lelouch avait fait quatre films avant qui n’avaient pas marché mais qui étaient bien. On sentait déjà que c’était un grand homme de cinéma", commente, admiratif, Jean-Louis Trintignant.

"Ma vie s'est arrêtée". L'acteur trouve que Lelouch conserve une "forme extraordinaire", à 88 ans. "Il s’est préparé comme un athlète de haut niveau, commente-t-il. Il n’a pas fumé, pas bu. Il n’a pas pris de drogue. Moi j’ai pris un peu de drogue et je fume encore un peu et je bois un peu de vin rouge", avoue Trintignant, sincère. "J’ai eu beaucoup de chance, j’ai eu une vie heureuse mais, comme tout le monde, j’ai eu des moments douloureux", dit-il encore, avant de parler de la disparition de sa fille Marie, de manière franche et émouvante. "Je suis mort il y a 13 ans. C’était en 2003, la mort de ma fille, et je suis mort à ce moment-là. Alors après, j’ai eu des bonheurs, des surprises, mais ma vie s’est arrêtée. Ce n’est pas si grave que ça, continuons à vivre."