«Je n’aurais jamais pensé un jour écrire une musique pour Louis de Funès» : Vladimir Cosma revient sur ses plus grands classiques
À l’occasion de ses deux concerts exceptionnels à La Seine Musicale les 6 et 7 décembre, Vladimir Cosma était l’invité de Culture Médias. Le compositeur légendaire est revenu avec émotion sur sa collaboration inattendue avec Louis de Funès.
Le maestro de la musique de film, Vladimir Cosma, était l’invité de l’émission Culture Médias, venu parler de ses deux grands concerts prévus les 6 et 7 décembre prochains à La Seine Musicale. L’occasion pour le compositeur culte de revenir sur son incroyable parcours et en particulier lorsque son chemin a croisé celui de Louis de Funès. "Je n’aurais jamais pensé un jour écrire une musique pour Louis de Funès. J’allais le voir au cinéma et j'adorais", a-t-il confié les étoiles dans les yeux.
Né en Roumanie sous le régime communiste, Vladimir Cosma a grandi avec peu d’accès au cinéma français. Il raconte avoir vu La Belle Américaine des dizaines de fois uniquement pour apercevoir Louis de Funès.
Une lettre bouleversante
Lorsque Vladimir Cosma signe la bande originale du Grand Rabbi Jacob en 1973, il n’est encore qu’un jeune compositeur, à peine connu pour son travail sur Alexandre le Bienheureux. À sa grande surprise, il reçoit une lettre de Louis de Funès en personne. "Cher Vladimir, je viens de voir Rabbi Jacob. Votre musique est un chef-d'œuvre qui vous amène des larmes. Merci pour cette jolie musique et pour le cœur que vous avez mis dedans", avait écrit le comédien à son compositeur. Un message qui a marqué Vladimir Cosma à vie. "C’est magnifique de recevoir ça. Très gentiment, surtout que lui c’était une énorme vedette, et moi je débutais. Ça m’a bouleversé", a-t-il partagé.
Sorti seulement 15 jours après le début de la guerre du Kippour en octobre 1973, Rabbi Jacob aurait pu sombrer dans l’oubli à cause du contexte géopolitique tendu. Des proches de la production, comme Henri Verneuil, ont même conseillé de repousser la sortie. Contre toute attente, le film connaît un succès phénoménal dès le premier jour. "Il y avait une queue qui allait de l’Ambassade Gaumont jusqu’à la tour Eiffel", a-t-il raconté. "Et on aurait peut-être même bien besoin d’un nouveau Rabbi Jacob aujourd’hui, finalement", a lancé le compositeur. "Aujourd’hui on dit la même chose. Il ne faut pas parler de ça, c’est dangereux. Le danger est partout et tout le temps. On ne sait pas comment s’en sortir mais je crois qu’il faut faire les choses comme elles viennent, sans trop réfléchir", a-t-il conclu.
Vladimir Cosma sera en concert les 6 et 7 décembre 2025 à La Seine Musicale. Un rendez-vous à ne pas manquer pour revivre les grandes heures du cinéma français en musique.
