Avec "Adieu les cons", Albert Dupontel poursuit son exploration de la filiation

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Mathilde Durand , modifié à
Dans "Adieu les cons", au cinéma le mercredi 21 octobre, Albert Dupontel raconte la quête déjantée d'une employée de bureau, incarnée par Virginie Efira, à la recherche de son enfant abandonné sous la contrainte alors qu'elle n'avait que 15 ans. Un thème de la filiation que le réalisateur explore dans chacun de ses long-métrages. 

Albert Dupontel fait son retour dans les salles obscures avec un nouveau long-métrage, Adieu les cons, qui sortira mercredi 21 octobre. Le pitch de cette "tragédie burlesque" : Suze Trapet, employée de bureau grièvement malade jouée par Virginie Efira, part à la recherche de son enfant, abandonné sous la contrainte dans son adolescence. Elle est aidée dans sa quête par JB, un informaticien dépressif, incarné Albert Dupontel et Mr Blin, un archiviste aveugle joué par Nicolas Marié. "Ce sont toujours des films où les parents cherchent leurs enfants, ou les enfants cherchent les parents", souligne le réalisateur au micro d'Europe 1.

Le thème de la filiation

Le thème de la filiation est en effet un sujet cher à l'acteur-réalisateur. "Je n'ai jamais cherché à comprendre, mais je l'assume", ajoute-t-il. "En plus, j'ai été vraiment élevé, choyé, aimé. Mon père, quand il a vu Bernie [sorti en 1996], il m'a demandé 'qu'est-ce que je t'ai fait', c'est pour vous dire le quiproquo !" 

"Il vient d'un milieu rustique, peut-être que dans notre généalogie, on a des abandons à répétition qui font que ça m'a marqué. Génétiquement, c'est possible. De plus en plus, on sait qu'on en est empreint d'une psychologie antérieure. Voilà des choses qui me touchent énormément, mais ce sont des situations extrêmes donc j'aime bien parler de ces personnages, de cette quête-là", poursuit Albert Dupontel. "Je suis sur un prochain projet. J'étais sûr de changer de thème, mais j'ai trouvé l'issue du projet justement en me rattachant encore une fois à cette névrose." Et l'acteur d'admettre dans un sourire qu'il est peut-être un "auteur redondant".

"Un film qui parle de mort, avec beaucoup de vie"

Après Neuf mois ferme, qui explorait la maternité d'une juge rigide, Sandrine Kiberlain, enceinte d'un agresseur psychopathe joué par Albert Dupontel, ou encore Au Revoir Là-haut, sur deux rescapés de la Première Guerre mondiale qui montent une arnaque aux monuments aux morts, le réalisateur raconte cette fois une quête folle entre un trio de personnages, "de bric et de broc", contemporains, plus facilement identifiables par le spectateur. "Le point de départ c'est : qu'est ce qui se passerait si deux personnages se rencontraient, l'un pouvant vivre, mais ne voulant plus, l'autre voulant vivre mais ne pouvant plus", explique le comédien.

"C'est un schéma narratif classique, je vous l'accorde, mais en gros, ce sont des gens qui quittent la transhumance sociale dans laquelle ils sont, parce que les incidents font qu'ils sont mis sur la touche. Et c'est là où ils vont avoir une grande chance, celle de se rencontrer", poursuit Albert Dupontel. "Quand ils vont se rencontrer eux-mêmes intérieurement, ils vont rencontrer l'autre plus facilement." Ces trois personnes "ont un appétit de vivre phénoménal dont ils n'ont pas forcément conscience", ajoute-t-il. "C'est un film qui parle de mort avec beaucoup de vie."