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Alexis Patri
Acteur révélé au grand public dans "Dix pour cent", réalisateur et désormais chanteur, Nicolas Maury est l'invité de "Culture Médias" mercredi. Lisa-Marie Marques dévoile dans son "portrait pré-fame" quelques anecdotes drôles et tendres sur la vie de l'artiste avant qu'il ne devienne célèbre auprès du grand public.
INTERVIEW

Il est acteur, scénariste, réalisateur et désormais chanteur. Mais comment Nicolas Maury en est-il arrivé là ? Mercredi dans Culture MédiasLisa-Marie Marques rembobine dans son "portrait pré-fame" la vie de celui qui incarne Hervé dans Dix pour cent et revient sur ce qui lui est arrivé avant qu'il ne devienne célèbre. Nicolas Maury est né à Limoges et grandit à Saint-Yrieix-la-Perche, dans le Limousin. Enfant doux, calme et sensible, il est affectueusement surnommé "chiffon" par sa mère. Un surnom qui inspirera le titre du premier film qu'il réalise, Garçon chiffon.

 

Des expressions prises au pied de la lettre

Cet enfant sage amuse son entourage par sa drôle de manie de prendre toutes les expressions français au pied de la lettre. Comme lorsque sa maman vous demande un jour de ranger votre chambre, sans quoi elle brûlera tout. Nicolas Maury prend alors les devants et brûle ses propres affaires. "J'étais fasciné par le feu, donc je suis pyromane. Attention à Europe 1 ", s'amuse-t-il en réaction à cette révélation.

C'est avec ce même premier degré que le jeune Nicolas Maury écoute sa mère parler de briques pour parler d'argent. Une mère qui parle d'ailleurs de "mur magique" pour parler du distributeur de billets. Un jour, le "garçon chiffon" aperçoit des briques sur un arrêt de bus. "Maman, s'il manque de l'argent, il y a des briques sur l'abribus !", lui indique-t-il alors sérieusement. "J'étais même allé les chercher avec mon petit vélo. J'étais monté dessus, j'étais revenu à la maison avec deux briques", se souvient-il aujourd'hui. "Et pareil pour l'huile de coude : mon grand-père m'a dit qu'il fallait de l'huile de coude, et je suis allé au Bricomarché demander un bidon d'huile de coude."

Un dodo parmi les lapereaux

Enfant, Nicolas Maury a aussi la capacité à s'endormir n'importe où et n'importe quand. C'est comme cela qu'il provoque un jour une petite frayeur à toute la famille lors d'un partie de cache-cache où il s'endort dans le placard de sa grand-mère, sans que personne ne parvienne à le trouver.

"Une autre fois, je me suis endormi dans un clapier avec des lapereaux", ajoute l'artiste. "C'est comme dans un conte et Garçon chiffon traite un peu de ça aussi, j'ai un côté un peu Boucle d'or, c'est-à-dire que je peux m'endormir n'importe où."

Faire péter les madeleines

Quand il ne dort pas, Nicolas Maury se passionne pour le dessin animé Les petits malins, dont il connaît encore le générique par cœur. Dans un tout autre registre, il regarde un jour en cachette le film Le Bal des vampires de Roman Polanski. "Ce film m'a énormément marqué, parce qu'il condensait que des êtres hyper fous, des vampires, des trucs en technicolor... J'ai adoré ce film", explique-t-il. À cette époque, Nicolas Maury passe aussi des journées entières avec son mange-disque, sur lequel il écoute en boucle Jour de neige d'Elsa ou Be My Baby de Vanessa Paradis.

Mais le souvenir d'enfance de Nicolas Maury, sa madeleine de Proust, est une véritable madeleine : celles de la pâtisserie Bijou de son village de Saint-Yrieix-la-Perche. Un gâteau dont Lisa-Marie Marques lui offre une boîte en studio. "Ça m'émeut vachement, j'ai envie de pleurer. C'est pas possible, c'était vraiment mes 4h !", se réjouit l'acteur et réalisateur, avant de dévorer une madeleine. "Et pour les ouvrir on les faisait péter. C'est magnifique, j'ai l'impression de recevoir une Palme d'or."

 

À 12 ans, Nicolas Maury s'inscrit à des cours de théâtre, fort des spectacles qu'il donne déjà pour sa famille, où sa sœur le déguise parfois en gitane. À partir de la classe de seconde, il est scolarisé à Limoges pour suivre une option théâtre, avant d'intégrer les Conservatoires nationaux à Limoges et à Bordeaux, puis de décrocher du premier coup le Conservatoire de Paris. "Si je n'ai pas le Conservatoire de Paris, j'arrête", avait-il averti ses parents.

"Mes parents étaient tellement permissifs et ils ne sont pas du tout de ce milieu. Je trouvais ça assez génial et beau qu'ils me laissent poursuivre cette destinée d'acteur. Et je m'étais dit que je voulais intégrer la meilleure école pour pouvoir leur dire qu'ils n'avaient pas fait qu'un vilain petit canard", indique-t-il au micro d'Europe 1. Nicolas Maury suit alors la formation du Conservatoire de Paris, avant de tourner pour Riad Sattouf et Yann Gonzalez. Mais c'est son rôle d'Hervé dans Dix pour cent qu'il le révélera véritablement au grand public.