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Guillaume Perrodeau
Sur Europe 1, dans "Culture médias", la chanteuse évoque le suicide de Christine Renon, une directrice d'école maternelle de 58 ans qui s'était donnée la mort à la fin du mois de septembre. 
INTERVIEW

Le drame avait ému la France entière. Le 23 septembre dernier, Christine Renon, 58 ans, directrice d'école maternelle proche de la retraite, s'était donnée la mort. Son corps avait été retrouvé dans le hall de l'établissement qu'elle dirigeait à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Elle avait laissé une lettre de trois pages où elle détaillait "son épuisement", la solitude des directeurs, l'accumulation de tâches "chronophages", les réformes incessantes et contradictoires, pour expliquer son geste.

Dans Culture médias, vendredi, sur Europe 1, Imany, chanteuse engagée qui aime poser son regard sur l'actualité, évoque ce drame qui l'a d'autant plus touché que l'école où enseignait Christine Renon se trouve dans la rue où elle habite.

"Elle voulait que sa mort serve à quelque chose"

"Je trouve sidérant qu'une femme, directrice d'une école maternelle - on ne parle pas d'un établissement difficile avec des lycéens qui viennent avec des couteaux - à deux ans de la retraite, et trois semaines après la rentrée, se jette par la fenêtre de son école", déplore l'artiste, qui précise qu'elle ne connaissait pas personnellement Christine Renon. 

"Pour moi, elle se serait immolée par le feu, c'était pareil. Elle voulait que sa mort serve à quelque chose. Elle a voulu que son suicide soit connu et que les gens en parlent", indique Imany. Après ce suicide, des milliers de manifestants s'étaient rassemblés devant les locaux de l'Éducation nationale à Bobigny, pour dénoncer des conditions de travail "exécrables". "L'injustice est quelque chose que je ne peux pas supporter", conclut l'interprète de Don't be so shy.