François Reynaert publie "La Grande Histoire des Nouveaux Mondes" 3:16
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Alexis Patri
Passionné d'histoire, le journaliste François Reynaert publie "La Grande Histoire des Nouveaux Mondes", un livre où il retrace l'histoire de l'Amérique et de la Polynésie d'avant la colonisation européenne. Invité de "Culture Médias" mercredi, il dévoile trois informations méconnues sur l'histoire de l'Amérique.
INTERVIEW

Dans son livre La Grande Histoire des Nouveaux Mondes,  le journaliste François Reynaert tente de raconter l'histoire de la Polynésie et des Amériques à partir de sources historiques locales, plutôt que de celles issues de colons européens. Invité mercredi de Culture Médias, il explique ce que les historiens ont pu découvrir par cette méthode, et qu'il a compilé dans son nouveau livre. La première partie de son livre est consacrée aux Amériques, avec une distinction appuyée entre l'Amérique du Nord et l'Amérique latine.

François Reynaert raconte notamment les civilisations qui se sont succédé autour de ce qu'est devenu le Mexique. Des civilisations aux traits culturels communs tels que la pyramide à degrés, les sacrifices humains, la culture du cacao ou le calcul en base 20. 

Un jeu semblable au foot, où l'équipe perdante était parfois sacrifiée 

Plus surprenant, ces civilisations jouaient à un jeu de balle très ritualisé, une sorte de football avant l'heure. "C'est extraordinaire, parce qu'encore aujourd'hui, quand on va visiter les sites de ce qu'on appelle la Méso-Amérique, on trouve toujours quelque chose qui ressemble à un stade", se réjouit-il. "Ça veut dire qu'il y avait une pelouse avec autour des gradins, on les voit encore dans certains endroits. Et là-dedans, on joue un jeu de balle. Il y avait deux équipes qui sont face et il y a une balle que l'on pousse avec les hanches et les avant-bras. On n'a pas le droit de toucher autrement."

Ce sport est connu des historiens, car toujours pratiqué après la colonisation par les conquistadors. "C'était une activité commune à toutes les sociétés de cette sphère culturelle : les Olmèques, les Aztèques, les Mayas, etc.", précise le journaliste. Et parfois, l'équipe perdante était même sacrifiée. Loin de sacraliser ces sociétés, François Reynaert raconte en effet les sacrifices humains où, parfois, des dizaines de milliers de prisonniers étaient offerts aux Dieux les uns après les autres. Mais 

Un système de messagerie express

Parmi les choses qui ont retenu son attention, on découvre aussi un chemin de 20.000 km de long qui reliait le nord au sud de l'Empire inca, de l'actuel Chili jusqu'à la Colombie. Citant une spécialiste de cette société, il décrit ce chemin comme "l'ouvrage le plus remarquable du 15ème siècle". "Ce réseau routier de l'Empire inca partait dans les quatre directions. On est dans les Andes, donc il y a des tas d'endroits où c'est une route qui est faite avec des ponts suspendus et qui sont extraordinaires", explique-t-il. La création est d'autant plus incroyable que les Incas ne connaissaient ni la roue, ni les animaux de trait. Ils n'avaient en effet ni vaches, ni chevaux.

"Sur ce chemin, il y avait des messagers qui parcouraient l'Empire inca. Quand l'Empereur donnait un ordre, des messagers partaient immédiatement sur cette route", ajoute-t-il. Des messagers se relayaient, en avertissant de leur arrivée par moyen de sifflets. Résultat, et malgré le paysage très accidenté du continent, "les messagers allaient beaucoup plus vite qu'en Europe à la même époque", compare François Reynaert.