Le Festival d'Avignon se poursuit jusqu'au 30 juillet prochain. (Illustration) 1:28
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Marie Gicquel, édité par Ophélie Artaud , modifié à
Le festival d'Avignon, qui se poursuit jusqu'au 30 juillet prochain, permet aux spectateurs de dénicher des pépites. Pour cette 76e édition, Au scalpel d’Antoine Rault, dans laquelle jouent Davy Sardou et Bruno Salomone, attire de nombreux amoureux du théâtre. Rencontre avec les deux comédiens qui se déchirent sur scène et s'adorent en coulisses.

Cette année encore, les amoureux du théâtre se donnent rendez-vous pour la 76e édition du Festival d'Avignon. Parmi les pièces attendues, Au scalpel d’Antoine Rault, qui cartonne au festival Off d’Avignon, et dans laquelle Davy Sardou et Bruno Salomone jouent deux frères qui se déchirent, avec humour et brutalité. Europe 1 a vu la pièce.

Se déchirer sur scène, s'adorer en coulisses

Au Scalpel aurait certainement plu à Freud. Sur le plateau du Théâtre des Gémeaux à Avignon, Bruno Salomone, qui joue un chirurgien plutôt réservé, reçoit la visite surprise de son petit frère, considéré comme le chouchou de la famille. Dans ce huis-clos, les frangins vont disséquer leur relation - dans tous les sens du terme - et expier toutes les rancœurs qui les animent depuis des années. En coulisses, les deux comédiens s’entendent à merveille. Ce qui rend plutôt problématique la construction des personnages.

 

"Dès qu’on devient trop complices, ce n’est pas bon pour la pièce, il faut entretenir une tension permanente", plaisante Bruno Salomone, enchéri par Davy Sardou, son camarade sur scène. "On essaye de se trouver des conflits hors scène pour nourrir les personnages, mais passer une heure à engueuler Bruno, c’est un pur bonheur".

Une chamaillerie au rythme soutenu

Aidés par quelques verres des vins, les frères s’envoient des méchancetés et enchaînent les coups bas : des mensonges pour déstabiliser l'adversaire et se moquer de lui jusqu'aux attitudes très puériles, et assez comiques. Le rythme de la pièce, très soutenu, repose sur ces joutes verbales, assez périlleuses pour les comédiens.

"Ce sont des phrases courtes, mais denses, d’ailleurs on a un peu galéré pour apprendre le texte avec Bruno. Mais chaque mot est à sa place et l’énergie nous pousse à garder ce rythme", explique Davy Sardou. "Oui, il y a ce débit rapide, où tout doit s’enchainer du tac au tac. Si on oublie une virgule ou un mot, on perd forcément quelque chose", ajoute Bruno Salomone.

Deux fauves dans l’arène ou deux enfants insolents… Le spectateur hésite. Une chose est sûre, il est bien face à deux comédiens justes et attachants. La pièce est à découvrir jusqu'au 30 juillet à Avignon puis fin septembre à Paris, au théâtre des Variétés.