"Violent, sale, égoïste". C'est ainsi que Fanny Ardant qualifie notre temps, dans un entretien paru mardi dans Le Parisien. Alors qu'elle s'apprête à monter sur les planches du Théâtre de la Michodière pour la première de Croque-monsieur, mardi soir à Paris, l'actrice de 67 ans ne cache plus son pessimisme quant à la situation de la France et du monde.
Le fléau de la peur. Tour à tour, elle cite les affres de notre époque : "les réfugiés, les attentats et cette peur… Ce chacun chez soi". "Certains mettent cinq verrous à leur porte, d'autres la claquent. Qui a raison ? Si le voleur veut entrer, rien ne lui résistera…", estime l'actrice révélée en 1981 par François Truffaut dans La Femme d'à côté. Chez elle, "il n'y a pas de verrou", raconte-t-elle volontiers.
"L'état d'urgence est dangereux". Comme à son habitude, Fanny Ardant ne votera pas en 2017. "Les politiciens sont déconsidérés, il y a eu une sorte de surenchère pour plaire à l'électorat. Je trouve très bien que les gens votent, mais je ne peux pas. Je n'y crois pas", confie-t-elle. La comédienne reste effrayée par la tournure sécuritaire que prend la politique. "Il y a un danger de voir arriver des régimes forts, un fascisme larvé", dénonce-t-elle. "Notre bien le plus précieux est la liberté. Si la sécurité passe avant, c'est fini. L'état d'urgence est dangereux".