Fanny Ardant craint de voir arriver "un fascisme larvé"

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Fanny Ardant est à l'affiche de "Croque-monsieur" au Théâtre de la Michodière à Paris à partir de mardi soir. © JOHANNA LEGUERRE / AFP
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L'actrice, à l'affiche de la nouvelle pièce de boulevard "Croque-monsieur", s'est confiée au "Parisien" sur sa vision de la France et de notre époque.

"Violent, sale, égoïste". C'est ainsi que Fanny Ardant qualifie notre temps, dans un entretien paru mardi dans Le Parisien. Alors qu'elle s'apprête à monter sur les planches du Théâtre de la Michodière pour la première de Croque-monsieur, mardi soir à Paris, l'actrice de 67 ans ne cache plus son pessimisme quant à la situation de la France et du monde.

Le fléau de la peur. Tour à tour, elle cite les affres de notre époque : "les réfugiés, les attentats et cette peur… Ce chacun chez soi". "Certains mettent cinq verrous à leur porte, d'autres la claquent. Qui a raison ? Si le voleur veut entrer, rien ne lui résistera…", estime l'actrice révélée en 1981 par François Truffaut dans La Femme d'à côté. Chez elle, "il n'y a pas de verrou", raconte-t-elle volontiers.

"L'état d'urgence est dangereux". Comme à son habitude, Fanny Ardant ne votera pas en 2017. "Les politiciens sont déconsidérés, il y a eu une sorte de surenchère pour plaire à l'électorat. Je trouve très bien que les gens votent, mais je ne peux pas. Je n'y crois pas", confie-t-elle. La comédienne reste effrayée par la tournure sécuritaire que prend la politique. "Il y a un danger de voir arriver des régimes forts, un fascisme larvé", dénonce-t-elle. "Notre bien le plus précieux est la liberté. Si la sécurité passe avant, c'est fini. L'état d'urgence est dangereux".