"En Guerre" de Stéphane Brizé : "une plongée hyperréaliste dans un plan social"

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Mathieu Charrier
La compétition se poursuit du côté du 71ème Festival de Cannes avec la présentation aujourd'hui du troisième film français : "En Guerre", de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon.

Il y a trois ans, Stéphane Brizé était venu au Festival de Cannes présenter La loi du marché. La performance de Vincent Lindon lui avait valu le prix d'interprétation masculine. Le cinéaste et l'acteur font leur retour en compétition cette année avec En guerre. Le film, l'un des quatre français en compétition, sort également en salles demain.

En guerre ne prend pas parti. Retour au film social et politique pour Stéphane Brizé avec un récit qui nous conduit au sein d'une usine, sur le point de fermer après une décision de la direction. Vincent Lindon, Laurent dans le film, prend alors la tête du combat syndical, en délégué jusqu'au boutiste.

Il mobilise les salariés, les politiques et même la justice, qui va pourtant donner raison à la direction. Vincent Lindon est le seul acteur professionnel dans le film. La force d'En guerre, c'est qu'il ne prend pas parti : il n'y a pas d'un côté les gentils salariés et de l'autre, les méchants directeurs.

Une fois de plus, le réalisateur Stéphane Brizé s'est basé sur des faits, vérifiés, pour construire cette plongée hyperréaliste dans un plan social. À la limite du documentaire, tant la mise en scène est dépouillée, mais juste. Un film qui prend une résonnance toute particulière dans le contexte actuel, et qui devrait remuer une croisette un peu endormie.