De la chance et Maurice Pialat pour mentor : Elsa Zylberstein raconte ses débuts au cinéma

Elsa Zylberstein
Elsa Zylberstein doit beaucoup à Maurice Pialat comme elle le raconte sur Europe 1
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Guilhem Dedoyard
Elsa Zylberstein a eu de la chance à ses débuts. Après une audition ratée pour le "Van Gogh" de Maurice Pialat, l'actrice a finalement obtenu un rôle inespéré dans le film. Le réalisateur l'a aussi fortement encouragée à conserver son nom, comme elle le raconte jeudi sur Europe 1.

Et si Elsa Zylberstein s'était appelée Elsa Steiner ? L'actrice, qui sera bientôt à l'affiche d'un film d'anticipation de Jean-Pierre Jeunet sur Netflix, raconte au micro d'Europe 1 sa rencontre déterminante avec Maurice Pialat. Le cinéaste lui a offert l'un de ses premiers rôles importants, à 18 ans, pour le film Van Gogh, et l'a aussi empêchée de changer de nom.  

"Je me suis dit que ça allait être moi"

Entrée au cours Florent à 17 ans, Elsa Zylberstein participe très vite au casting de Van Gogh. À 18 ans, elle auditionne pour le premier rôle, qu'elle ne décroche pas. "On me dit : 'tu vas être silhouette'. Donc je suis silhouette, ça veut dire figurante avec peut être une ou deux phrases", a raconté l'actrice dans "L'Équipée sauvage", jeudi, sur Europe 1. Un petit rôle qui lui convient très bien. "J'étais tellement contente d'aller sur un tournage de Pialat."

La chance va lui sourire dès le deuxième jour du tournage. "Il y avait une fille qui jouait la prostituée, avec Dutronc, et ils l'ont renvoyée." Elsa Zylberstein est alors prévenue que Maurice Pialat va chercher une remplaçante parmi les actrices présentes. "À ce moment-là, on est quatre, cinq filles sur l'herbe à attendre et je me suis dit que ça allait être moi. Il nous a donné une page de texte et il m'a regardée dans les yeux." La comédienne a à peine prononcé une phrase que le réalisateur est convaincu. "Il m'a dit : 'c'est bon tu as le rôle va t'habiller'."

Steiner, "on dirait une marque de canapé"

C'est le début d'une belle aventure qu'elle se remémore au micro d'Europe 1. "J'ai tourné pendant un mois, le film est allé à Cannes, j'ai été nommée aux César et c'est parti." Maurice Pialat lui donne aussi des conseils de carrière, notamment sur son nom. Sous la pression de sa mère, qui trouvait Zylberstein trop long, elle envisage de le changer et pense à Steiner. "Ça fait très héroïne de Truffaut", justifie aujourd'hui celle qui, déjà à l'époque, admirait le travail du réalisateur des 400 coups.

La comédienne soumet donc l'idée à Maurice Pialat. La réponse est sans appel : "On dirait une marque de canapé." Le réalisateur la prévient : "Toi tu fais ce que tu veux, moi en tout cas sur l'affiche, je mettrai Zylberstein", raconte-t-elle. "Donc j'ai gardé mon nom à cause, ou grâce à Maurice Pialat."