Dix séries dont le créateur est aussi le héros

Aidy Bryant dans"Shrill", Aisling Bea dans "This Way Up" et  Ansari Aziz dans "Master of None"
Aidy Bryant dans"Shrill", Aisling Bea dans "This Way Up" et Ansari Aziz dans "Master of None" © 2020 Broadway Video and Brownstone Productions in association with Warner Bros. Television / © 2019 Merman Television Limited / © Netflix
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Salomé Journo et l'équipe SERIELAND , modifié à
Pendant deux saisons, Ansari Aziz s'est mis en scène dans sa série, "Master of None" qui raconte l'histoire de Dev Shah, un jeune américain d'origine indienne à New York. La saison 3 vient de sortir sur Netflix. Comme elle, de nombreuses séries sont imaginées et jouées par une seule et même personne. Nous vous proposons cette semaine, une sélection des meilleures d’entre elles.
PODCAST

Après quatre années de pause, la série primée aux Emmy Award Master of None, est de retour depuis le 23 mai sur Netflix. Elle a la particularité d’être écrite par le comédien principal, Ansari Aziz. Dans les deux premières saisons, il était aussi le héros de cette fiction. Cette semaine l'équipe de SERIELAND profite du retour de la comédie pour vous proposer une sélection des dix meilleures séries dont le créateur est aussi la tête d’affiche. Fleabag, Shrill, Ramy ou encore Atlanta… En étant à la fois devant et derrière la caméra, les auteurs et autrices signent des fictions très personnelles et contrôlent la mise en scène de leur scénario de A à Z. Il est d’ailleurs fréquent qu’ils glissent un peu de leur propre caractère dans les héros qu’ils incarnent… 

Master of None  

Le pitch : Dev Shah, un comédien américain d’origine indienne essaye de se faire repérer par les casteurs de New York. Le jour, il enchaîne les petits rôles et les castings tandis que le soir, il multiplie les rencards à la recherche de l’amour. 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Master of None est joué, produit et écrit par Ansari Aziz. Largement autofictionnelle, la série traite avec finesse et humour des problèmes quotidiens de l’artiste, entre rêves de gloire et galères amoureuses. Ansari Aziz a même mis en scène ses propres parents pour jouer ceux de Dev Shah. La série soulève des questionnements sur l’immigration, les incompréhensions générationnelles et le tiraillement entre deux cultures. Dans la saison 3, Dev Shah n’est plus au centre de la série. Une de ses amies,  Denise, est à l’honneur. Cette saison traite des aléas de la vie de couple et de la relation amoureuse de Denise avec une jeune femme, Alicia. 

3 saisons, 20 épisodes d’environ 30 minutes, à voir sur Netflix. 

Shrill 

Le pitch : Annie, une femme ronde, assistante dans un média, rêve de devenir journaliste mais son rédacteur en chef ne l’entend pas de cette oreille... Parallèlement à  sa vie professionnelle, elle se débat avec ses histoires amoureuses en particulier avec un type lâche qui n’assume pas de sortir avec une femme grosse. Sauf qu'un beau jour, Annie décide de ne plus se laisser marcher sur les pieds ! 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Drôle, intelligente et sensible, Shrill est une série feel good !  Aidy Bryant y dénonce toutes les remarques et  indiscrétions dont sont victimes les personnes grosses. Dans Shrill, une coach se permet par exemple d' aborder Annie pour lui assurer "qu’une femme mince sommeille en elle"... Mais les rondeurs d’Annie ne sont pas le moteur du scénario. Annie est un personnage complexe, confronté à de nombreuses problématiques : un père malade, une grossesse non désirée et un horrible patron. 

3 saison, 22 épisodes de 26 minutes à voir sur MyCanal 

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Atlanta

Le pitch : Earn est un jeune père de famille qui a quitté l’université de Princeton pour revenir vivre à Atlanta. Passionné de musique, il se met en tête de devenir le manager de son cousin Alfred et faire de lui la nouvelle star du rap… 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Donald Glover signe une série décalée très réussie. Ce duo de cousins multiplie les galères et les situations absurdes donnant lieu à des scènes particulièrement drôles. Mais le créateur a aussi cherché à être très réaliste en montrant le quotidien des jeunes hommes noirs aux Etats-Unis, mettant notamment en scène la violence de la rue et celle des forces de l’ordre.  La série nous plonge dans l’ambiance de la ville, on y découvre des gratte-ciels à perte de vue et une jeunesse désabusée qui ne croit plus au rêve américain. 

4 saisons, 31 épisodes d’environ 30 minutes, à voir sur Disney +  

Better Things 

Le pitch :Better Things retrace le quotidien de Sam, une comédienne quinquagénaire et maman divorcée de deux filles. Galères professionnelles, financières et familiales... Sam n'est pas au bout de ses peines. 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Better Things dresse un portrait attachant et réaliste de la maternité. Sam est décomplexante. Elle enchaîne les clopes, les petits verres et les relations amoureuses ratées en essayant tant bien que mal de gérer Alex, son ado dévergondée. Drôle et bien écrite, la série dénonce les injonctions qui pèsent sur les femmes. On notera par exemple que la créatrice, Pamela Adlon, critique la course à la jeunesse dont sont victimes les actrices.

4 saisons, 42 épisodes d’environ 20 minutes, à voir sur MyCanal. 

Ramy

Le pitch :Ramy, jeune américain musulman d’origine égyptienne vit avec ses parents dans le New Jersey. Il est divisé entre sa vie de jeune start-upper fêtard et le poids de la religion qui le conduit à chercher une fiancée.

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Ramy est une série hilarante. Et cela n'a rien d'étonnant quand on sait qu'elle est écrite et interprétée par Ramy Youssef, humoriste de stand-up égypto-américain. Au-delà de l'humour, Ramy raconte avec beaucoup de nuance le poids des traditions et comment la religion pèse sur le quotidien des jeunes américains dont les parents sont des immigrés. Politiquement incorrecte, la série brise tous les tabous. Elle réussit à la fois à se moquer des musulmans et à démonter les stéréotypes qui les visent. Elle aborde par exemple la mise à l'écart des musulmans au lendemain des attentats du 11 septembre. 

2 saisons, 20 épisodes d’environ 25 minutes à voir sur Starplay. 

I’m Sorry 

Le pitch : I’m Sorry met en scène le quotidien d’Andrea Warre, une scénariste et mère de famille névrosée. Grande-gueule, elle multiplie les situations embarrassantes. 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Andrea Savage, autrice et interprète, signe une comédie délurée et pétillante. Les dialogues et le jeu des comédiens sont excellents. Le personnage d’Andrea Warre est hilarant. Sans filtre, elle enchaîne les jurons et dit toujours ce qu’elle pense. Un caractère qui ne serait apparemment pas si éloigné de celui de sa créatrice… 

1 saison, 20 épisodes de 6 min à voir sur MyCanal  

This Way Up 

Le pitch : Aine, une jeune professeure d’anglais irlandaise tente de se relever après une lourde dépression. La série retrace son retour à la vie à sa sortie d’hospitalisation. Pour remonter la pente, Aine peut compter sur le soutien sans faille de sa sœur et sur son caractère bien trempé ! 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : C'est une série touchante, drôle, particulièrement bien écrite, un superbe antidépresseur ! La stand-uppeuse Aisling Bea y adapte l'un de ses spectacles. Le sujet de la dépression est abordé avec beaucoup de finesse, le chagrin d’Aine est particulièrement émouvant. La force de This way up est de nous faire rire à chaque minute malgré la gravité du sujet. 

6 épisodes de 26 minutes à voir sur MyCanal 

After-life  

Le pitch : Tony, journaliste dans une gazette locale, a perdu sa femme décédée d’un cancer. Dépressif, il regarde en boucle les vidéos de leur vie passée, les derniers messages qu’elle lui a laissé et déverse sa tristesse sur son entourage. 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : Cette fiction, porté par Ricky Gervais, auteur des séries The Office (version britannique) et Derek, est un bijou d'humour noir. La série nous fait hurler de rire avec des situations absurdes et pleurer à chaudes larmes la seconde suivante. Les scènes dans lesquelles Tony évoque le souvenir de sa femme sont particulièrement émouvantes. Au-delà du personnage de Tony, les rôles secondaires sont truculents. 

2 saisons,  6 épisodes d’environ 25 minutes, à voir sur Netflix.

Fleabag 

Le pitch : Fleabag est une jeune londonienne un peu perdue. Elle utilise, de son propre aveu, le sexe pour combler le vide de sa vie et doit gérer une famille haute en couleur. Entre une sœur psychorigide à demi anorexique et sa belle-mère insupportable, la jeune femme a quelques circonstances atténuantes...

Pourquoi SERIELAND vous la conseille : C'est une série à l’humour noir, très bien écrite. Le personnage de Fleabag, interprété par la superbe Phoebe Waller-Bridge, créatrice de la série, est une anti-héroïne attachante. Fleabag est pleine d’imperfections. Loin de l’image de la wonder-woman, elle est déculpabilisante. Elle erre et se questionne, divisée entre ses idéaux féministes et la pression du regard des autres. Fleabag brise les tabous de la sexualité et n'hésite pas à faire part de ses réflexions intimes en s’adressant directement au spectateur face à la caméra. En abolissant le quatrième mur, Phoebe Waller-Bridge nous interpelle et nous invite à l’introspection. 

2 saisons, 12 épisodes de 23 minutes à voir sur Amazon Prime Video.

I May Destroy You 

Le pitch : Arabella est une autrice londonienne de 30 ans. Un soir où l'inspiration ne vient pas, elle décide de partir danser en boîte avec des amis. Mais le lendemain, quand elle se réveille, elle est blessée au front, son portable est cassé et un sentiment étrange la parcourt. Elle comprend qu'elle a été violée la nuit précédente. 

Pourquoi SERIELAND vous la conseille :  I May Destroy You est une série bouleversante inspirée de l'histoire de Michaela Coel, réalisatrice, scénariste et interprète du personnage d'Arabella. Avec cette série, Michaela Coel choque en mettant en scène son propre viol sans aucune érotisation. Cette fiction est l'une des rares à montrer une agression sexuelle du point de vue de la victime. Plus généralement, Michaela Coel, à travers le personnage d’Arabella, s’empare avec une grande finesse de la question du consentement. Et si le sujet est dur, la série n'en est pas moins lumineuse. Un choc, à voir absolument. L’équipe de SERIELAND l’avait élue parmi les meilleures séries de l’année 2020.

12 épisodes de 23 minutes à voir sur OCS et Amazon Prime Vidéo.