Les œuvres de George Orwell, figure emblématique de la littérature britannique, ne cessent de faire parler d'elles. Depuis plusieurs semaines, des versions falsifiées de ses romans sont en vente sur le site Amazon, leader mondial de la vente en ligne. C'est une enquête du New York Times qui dévoile cette affaire d'escroquerie.
De la réécriture à la contrefaçon
De la réécriture de certains passages, à de la véritable contrefaçon en passant pas des fautes grossières, il y avait de quoi surprendre les lecteurs. "Je pensais mal me souvenir du livre donc j'ai acheté une nouvelle version et, effectivement, le premier livre acheté est différent", commente sur le site un internaute qui s'est étonné de découvrir des passages de 1984 "légèrement réécrits". Un autre acheteur affirme que dans l'édition qu'il avait commandée, le mot "faces" (visages, en anglais) était systématiquement remplacé par "feces" (excréments, en anglais).
Une contrefaçon de l'autobiographie du célèbre auteur, Dans la dèche à Paris et Londres, serait aussi commercialisée sur le site. Elle aurait été imprimée par une filiale d'Amazon, sans l'autorisation des descendants de George Orwell, selon le New York Times.
Amazon répond aux attaques
Ces versions frauduleuses des romans, publiées par des voies non-officielles, séduisent les acheteurs par leurs prix attractifs. Un exemplaire de 1984 se vend à huit dollars, soit un peu plus de sept euros sur Amazon, alors qu'un exemplaire venu d'Inde est disponible pour la somme de cinq dollars, environ 4,5 euros.
Face à la polémique, le géant du e-commerce a répondu dans un communiqué publié dimanche. Alors que l'entreprise est accusée de ne pas empêcher la multiplication de ces contrefaçons, Amazon assure qu'elle "interdit fermement" ces fraudes. La multinationale aurait investi "plus de 400 millions de dollars dans du personnel et des outils (...) afin de protéger (ses) clients contre la fraude et les abus sur (sa) plateforme". Trois milliards de publications "suspectes" auraient déjà été bloquée, selon Amazon.
Le leader mondial estime tout de même que c'est aux maisons d'édition et aux auteurs de se charger du problème, car les législations sur le droit d'auteur divergents en fonction des pays. L’algorithme utilisé par le site ne serait ainsi pas en mesure de repérer les contrefaçons.