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A.D , modifié à
Il a été l'auteur des Guignols, joue actuellement au théâtre de la Scène parisienne, mais l'artiste a eu une trajectoire pour le moins aventureuse qu'il a décrite en pointillés au micro d'Isabelle Morizet.
INTERVIEW

Ado, Bruno Gaccio ne savait pas ce qu'il voulait faire de sa vie. Avant d'écrire et de devenir acteur, celui qui joue du 3 octobre au 31 décembre la pièce Les pâtes à l’ail au Théâtre de la scène parisienne, a eu un parcours rocambolesque dont il a levé certains pans de voile dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

L'histoire commence de manière plutôt banale, par un désenchantement scolaire. "Je n’ai pas détesté l’école, j’ai détesté les profs" à deux exceptions près, précise-t-il. Raison pour laquelle il "quitte l’école très tôt", vers 16 ans, et rentre comme "apprenti typographe dans une imprimerie" à côté de Saint-Etienne. Mais le lever matinal et le trajet dans le froid ont raison de ce premier travail. "J’ai dit : 'je ne veux plus me lever le matin' et c’est ça qui m’a fondé", ajoute l'artiste.

De dealer à gardien de chèvres

Mais la suite de son parcours est moins banale, bien plus aventureuse, voire carrément dangereuse. Il se met à dealer et voit que le trafic paye "plus cher que [s]on employeur" imprimeur. Il est alors grisé par l’argent et les filles qui viennent acheter du shit. "Sauf que ça dure trois mois comme ça et d’autres gens arrivent, qui eux, vendent de la coke, de l’héroïne". Après une prise de recul, il stoppe tout. "D’abord, tout le monde s’est fait arrêter, ils ne m’ont pas dénoncé. C’était en 1976, 1977, un truc comme ça et je suis parti garder des chèvres dans la Drome", lance-t-il.

De chevrier à amoureux d'une prostituée

Le périple, déjà détonant, n'est pourtant pas terminé. Après l'épisode chevrier, il part aux sports d’hiver où il rencontre une fille et la suis. "Elle était prostituée ! J’ai aussi fait Julot casse-croûte (proxénète, ndlr), du coup !", annonce-t-il, presque surpris lui-même à mesure qu’il se remémore les souvenirs.

Des expériences pour le moins atypiques qui lui ont certainement donné suffisamment de vécu et d'aplomb pour s’essayer à la télé ou au théâtre. Reste qu'avec le théâtre, il satisfait à son impératif de départ, celui de ne pas se lever aux aurores : "Le théâtre, je finis à 11h (du soir), je peux traîner jusqu’à deux heures du matin, mais je peux dormir toute la matinée. Je me lève quand je n’ai plus sommeil", conclut-il cette histoire qui aurait pu plus mal finir.