Daniel Auteuil : "Etre allongé dans un cercueil, je n'ai pas du tout supporté"

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A.D
Dans les confessions, l'acteur meurt dès le début du film et l'intrigue tourne autour de cette disparition. On le voit néanmoins à l'écran par la suite. Et jouer le mort n'a pas été de tout repos.
INTERVIEW

L'acteur est à l'affiche du film Les confessions, en salles mercredi. L'histoire se déroule en Allemagne, au bord de l'eau, où se prépare un G8. Le directeur du FMI, ici interprété par Daniel Auteuil, a invité un prêtre à l'accompagner. Le soir, le directeur du FMI se confesse et est retrouvé mort le lendemain matin. Sous le secret de la confession, rien ne filtre mais les dirigeants mondiaux veulent absolument savoir ce que sait le prêtre, campé par l'acteur italien Toni Servillo. Pour évoquer son rôle dans ce conte noir, Daniel Auteuil était l'invité d'Un dimanche de cinéma

"Superstition". "On se demande, et c'est là la force du film, si le spirituel va se faire corrompre par les forces maléfiques de l'argent", synthétise Daniel Auteuil. L'acteur qui a passé la soixantaine a plutôt mal vécu le fait de jouer le mort. "Je suis hypocondriaque, je n'ai pas du tout supporté. Jouer l'étranglement, on est encore chez Shakespeare, mais être allongé dans un cercueil, c'est terrible, souligne l'acteur. Il y a un truc de superstition là-dessus : est-ce que ça peut nous porter tort de contrefaire la mort ?", s'interroge-t-il, une question qui transparaissait d'ailleurs chez Molière.

"Jouer, c'est mon équilibre". Sans jeter de malédiction, Daniel Auteuil a presque 50 ans de carrière derrière lui. En 1966, il se trouvait sur les planches du cloître des Carmes à Avignon pour Une demande en mariage de Tchekhov. "J'avais 16 ans. C'était la première fois que je jouais devant un public. La liberté que j'ai eu en jouant cette pièce, il m'a fallu dix ans de travail pour la retrouver. Durer... je n'ai pas le choix. Jouer, c'est mon équilibre. J'ai gardé de ma jeunesse le même plaisir de jouer et une forme d'insécurité qui m'aide à fabriquer de l'émotion."

Daniel Auteuil est aussi réalisateur. "Cela permet de passer quelque chose aux plus jeunes et c'est agréable de pouvoir voir les choses de leur propre point de vue. Il arrive un âge où c'est fatigant qu'on nous dise comment jouer."