Coronavirus : "On ne soupçonne pas les dommages qu’engendre la crise du spectacle"

Concert concerts
De très nombreux concerts ont dû être annulés ou reportés. © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Léa Leostic
La pandémie de coronavirus et le couvre-feu insaturé en Ile-de-France et dans huit métropoles plongent encore un peu plus le monde culturel dans la crise. Pour Fabien Lecoeuvre, spécialiste de la chanson française, invité d’Europe 1 dimanche soir, le report des tournées fait de très nombreux dommages collatéraux.
INTERVIEW

L’entré en vigueur samedi du couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles comme Lyon, Marseille, Lille ou encore Toulouse, assombrit encore un peu plus l’avenir du monde de la culture. Les cinémas et les théâtres doivent fermer leurs portes au maximum à 21 heures, et les tournées sont une nouvelle fois reportées.

"Une tournée qui emploie 128 personnes"

Invité d’Europe 1 dimanche soir à l’occasion de l’émission spéciale "Ensemble avec le spectacle vivant pour la culture et la liberté d’expression", le spécialiste de la chanson française Fabien Lecoeuvre a pris l’exemple de la tournée de M Pokora. "Sa tournée avait été annoncée pour le mois de mars. Evidemment, elle a été reportée, d’abord en juin, puis à la rentrée de septembre. Finalement, ça ne sera qu’en mars 2021. C’est une tournée phénoménale, qui emploie 128 personnes entre les danseurs, les chorégraphes, les musiciens, les techniciens du son et de la lumière", expose-t-il.

"Cette semaine, j’ai vu un responsable de la SACEM. On ne soupçonne pas les dommages collatéraux qu’engendre cette crise du spectacle et de la chanson. Il y a à peu près 500.000 personnes qui vivent des droits d’auteurs. C’est considérable. Pour la SACEM, cela représente une faillite de 250 millions d’euros pour l’année 2020", poursuit Fabien Lecoeuvre.

Roselyne Bachelot promet des aides financières

"Aujourd’hui, les musiques passent en radio, en télévision et en supermarché. Mais on a supprimé les bars, les discothèques et tout un marché parallèle qui diffusait de la musique et qui permettait aux autours, compositeurs et réalisateurs de vivre. C’est une spirale infernale", continue-t-il.

Dimanche sur Europe 1, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a assuré que les aides financières allaient être "amplifiées" pour soutenir le monde de la culture. Fabien Lecoeuvre avance également une autre piste : "On a supprimé tous les spectacles du 14 juillet, ce qui représente pour les mairies des centaines de millions d’euros. Où est passé cet argent ? Pourquoi ne l’a-t-on pas remis à la rentrée de septembre dans le spectacle, pour aménager les salles ?", s’est-il interrogé.