Les cinémas indépendants sont particulièrement impactés par l'épidémie de coronavirus. 1:29
  • Copié
Nicolas Carreau, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors qu'ils comptaient sur les grosses productions pour faire revenir les spectateurs en salle, le report de nombreuses sorties n'a pas permis aux cinémas indépendants de retrouver une bonne santé financière et une fréquentation importantes. Face à cette situation, plusieurs d'entre eux ferment leurs portes temporairement. 

L'épidémie de coronavirus aura-t-elle la peau des cinémas indépendants ? La semaine dernière, le Syndicat des cinémas d'art, de répertoire et d'essai (SCARE) a publié une tribune dans lequel il appelle à un véritable plan d'urgence pour le secteur. Car plusieurs cinémas, qui comptaient sur les grosses productions pour faire revenir les spectateurs, finalement repoussées pour la plupart, vont devoir fermer leur porte au moins temporairement. 

Et les cinémas projetant des films d'auteurs semblent s'en sortir un peu mieux. Dragan Klisaric dirige deux cinémas : l’un à Paris et l’autre à Coulommiers, en Seine-et-Marne. Là-bas, les spectateurs veulent des grosses productions. Résultat : le cinéma ouvrait à perte, et Dragan Klisaric a été obligé de tirer le rideau. "Un cinéma, c'est joyeux quand il y a du monde, quand il y a des enfants, des spectateurs", confie-t-il au micro d'Europe 1. "Ce qui est vraiment triste, c'est quand on a ouvert et qu'on a vu qu'il y avait un ou deux spectateurs par séance, c'est ça la catastrophe. Ça c'est horrible. On n'a pas pu assister à ça plus longtemps." Et de conclure : "Là au moins, c'est une période d'hibernation. On attend juste les films porteurs, ceux qui nous permettent d'ouvrir dans de bonnes conditions". 

Des aides de la mairie de Paris

À Paris, en revanche, les clients de son cinéma se nourrissent exclusivement du type de films qui sortent en ce moment. Et donc, pas de problème. "C'est de l'art et essai. Des films en version originale. Ça marche plutôt bien, on a une baisse de fréquentation aussi, mais limitée, ce qui fait que c'est tout à fait supportable", explique Dragan Klisaric, précisant pouvoir bénéficier des aides mises en place par la mairie de Paris. 

Des aides comme une exonération de loyer pendant 6 mois. Et on retrouve ce schéma un peu partout. Les petits cinémas indépendants accusent moins de pertes, en proportion, que les cinémas qui diffusent habituellement des blockbusters.