Charlélie Couture raconte sa passion pour la pêche : "C’est le jeu de la conscience face à l’instinct animal"

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Aurélie Dupuy
La pêche en rivière est une madeleine de Proust pour le chanteur qui pêche depuis près de soixante ans.
INTERVIEW

Charlélie Couture troque volontiers son micro contre une canne à pêche quand il en a le temps. Une passion pour la pêche à la ligne, au bouchon, qu'il a héritée de son père. Le chanteur a raconté ses souvenirs et sa pratique toujours régulière à Bernard Poirette sur Europe 1.

"C'est mon yoga"

Entre deux concerts, l'artiste revient près de Nancy, chez lui, en Meurthe-et-Moselle, pour s'adonner à son activité favorite, la pêche en rivière. "C'est le zen, c'est mon yoga. Dans l’ensemble de ma vie, j’ai essayé de prendre les choses en main. Quand je suis au bord de l’eau, je suis obligé de faire avec ce que la nature accepte", décrit le chanteur.

"C’est le jeu de la conscience face à l’instinct animal, que bien sûr, je vais essayer de berner en étant plus malin que le poisson. C’est ce moment absolument jouissif du bouchon qui s’enfonce", décrit-il. Il fait aussi "partie de ceux qui se régalent de leurs prises. J’ai ce côté indien", ajoute-t-il.

Il en a fait le nom d'un de ses albums

L'artiste a également ses habitudes : il pêche sans appât et très tôt. "C’est ce qu’on appelle les pêches de l’aube", comme celles de son enfance "quand mon père me réveillait alors que la maisonnée était encore endormie. On avait cette espèce de complicité du café chaud, voire brûlant. Il fallait vite descendre avant que le jour se lève, moment où les poissons sont encore excités par l’oxygène frais de la nuit. C’est des souvenirs que je vis toujours, la fameuse madeleine de Proust", évoque le chanteur qui est tellement animé par ces souvenirs qu"il en a même fait le titre de son deuxième disque, Le pêcheur, sorti en 1979.

Au fil des ans, il a néanmoins vu l’environnement se dégrader. "L’été dernier, beaucoup de rivières étaient carrément à sec. On parle du réchauffement climatique, effectivement, ça va avoir des conséquences terribles dans les pays d’Afrique. Même les oasis sont à sec dans certains endroits. Mais il n’y a pas besoin d’aller chercher loin. La terre sous ma maison a baissé de 15 centimètres, l’argile s’est asséchée. Cet été, j’ai essayé d’aller dans plusieurs endroits où je savais qu’il y avait 2,50 mètres ou 3 mètres de profondeur. Là, il y avait 70 cm. C’est dur", souligne le pêcheur.