Doria Tillier 4:10
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Alexis Patri
Avant de savoir qu'elle serait maîtresse de cérémonie du festival de Cannes 2021, Doria Tillier avait accepté de tourner son premier film, dans le cadre d'un programme de la société civile pour l'Administration des droits des artistes et musiciens interprètes. Ce court-métrage sera présenté au festival, comme elle l'explique vendredi dans "Culture Médias".
INTERVIEW

Elle ne se déplacera pas pour rien. L'actrice Doria Tillier sera au prochain festival de Cannes, qui se tient du 6 au 17 juillet, en qualité de maîtresse de cérémonie. Mais pas seulement. Elle y présentera également son premier film en tant que réalisatrice, le court-métrage La diagonale du vide. Il a été produit dans le cadre d'un programmé lancé pour Cannes par la société civile pour l'Administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI). "Je pensais à la réalisation comme quelque chose que j'essaierai peut-être de faire, mais dans plusieurs années", confie Doria Tillier sur Europe 1.

"Et puis, l'ADAMI est venue me proposer de le faire. C'était l'occasion. C'était dur de refuser", ajoute la désormais réalisatrice. Mais l'ADAMI a demandé à Doria Tillier, comme à d'autres artistes, de se prêter à un exercice imposé. "On nous a donné un court-métrage à réaliser qui devait faire 15 minutes et être tourné à la Réunion", précise-t-elle. Le film raconte l'aventure d'une journaliste de télé tyrannique.

"Je suis souvent un peu dérangée par certains médias"

"C'est une journaliste qui rêve de gloire, qui a vraiment les dents qui rayent le plancher et qui veut tout le temps faire du buzz et des images chocs", détaille Doria Tillier. "Elle rêve d'aller interviewer Donald Trump parce qu'il va probablement démissionner. Sauf que sa rédaction l'envoie à La Réunion pour faire un reportage sur cette course à pied, la diagonale des fous. Elle considère que c'est un sujet sans intérêt, donc elle est très frustrée. Mais elle veut quand même essayer d'apporter des images chocs."

Le film montre une journaliste colérique et prête à tout, souvent violente verbalement avec ses équipes. "Ce n'est pas ma vision du journalisme", prévient la réalisatrice. "Il y a plusieurs genres de journalistes, vraiment. Mais c'est ma vision de certains. Je suis souvent un peu dérangée par certains médias. Je trouve qu'il y a beaucoup de malhonnêteté. Ça existe sûrement dans tous les milieux. Et je pense que ces gens même ne se rendent pas compte de leur propre malhonnêteté, parce que c'est devenu normal pour eux."