César : ces acteurs retombés dans l'ombre après avoir reçu la statuette

  • Copié
Mathieu Alterman, édité par Ophélie Artaud , modifié à
Catherine Mouchet, Emmanuel Salinger, Stanislas Merhar... Ces noms vous disent-ils quelque chose ? Pourtant, tous ont reçu un César du meilleur espoir féminin et masculin, avant de retomber dans l'anonymat et de disparaître des écrans de cinéma. Europe 1 revient sur ces jeunes récompensés dont la carrière n'a pourtant pas décollé.

Une statuette qui continue de faire rêver. Ce vendredi soir a lieu la 48è cérémonie des César, diffusé en clair sur Canal+ et à suivre dès 19 heures en direct sur Europe 1. Un moment majeur pour les professionnels du cinéma nommés, mais aussi pour les espoirs, ces jeunes acteurs et actrices encore à l'aube de leur carrière. Car décrocher un César facilite souvent la suite de leur parcours... même si ce n'est pas toujours le cas. Certains récompensés n'ont pas su profiter des espoirs mis en eux.

Des acteurs prisonniers d'un seul rôle

C'est par exemple le cas de Catherine Mouchet, meilleure jeune espoir féminin 1987 pour le film Thérèse, récompensé six fois. Elle y incarnait la carmélite Thérèse de Lisieux, mais comme prisonnière de son rôle, aucune proposition de premier plan ne suivra. C'est au théâtre que la comédienne s'est ensuite épanouie, avec quelques discrètes apparitions cinématographiques. Chez les hommes, Emmanuel Salinger a connu le même cruel destin. S'il a reçu le prix du meilleur espoir masculin en 1993 pour La Sentinelle, l'acteur se partagera entre troisième et quatrième rôles et cours à la Fémis.

C'est aussi la preuve qu'une récompense ne veut rien dire. Si spectateurs et producteurs avaient été éblouis par Natacha Régnier dans La Vie rêvée des anges, qui a reçu son prix en 1999, la suite de son parcours est injustement trop chaotique. Même constat pour Stanislas Merhar : après un César du meilleur espoir obtenu en 1998 pour Nettoyage à sec, le succès lui a échappé malgré un certain talent. C'est la même histoire pour Robinson Stévenin, sacré en 2002 pour Mauvais genre et son formidable rôle de travesti, mais qui n'a plus connu de personnage à la mesure de ses possibilités.

Drames

Bien heureusement, l'immense majorité des récompensés s'en sort très bien par la suite et est souvent couronné plus tard meilleure actrice ou meilleur acteur. Mais il y a eu en effet quelques déceptions et aussi des drames. C'est malheureusement le cas de Gérald Thomassin, meilleur espoir 1991 pour Le petit criminel qui a ensuite sombré dans les drogues et l'alcool. Devenu SDF, il est soupçonné d'un meurtre commis en 2008 et porté disparu depuis 2019. Aujourd'hui, tout laisse à penser son décès.

Une suite tragique également pour Dylan Robert. Le jeune homme a reçu l'espoir de l'année 2019 pour le film "Shéhérazade" avant d'être condamné en janvier 2022 à 30 mois de prison pour braquage. Car si la cérémonie des César respire l'opulence et les paillettes, n'oublions jamais que derrière les artistes, il y a parfois des individus fragiles que les lumières n'ont ni apaisé, ni guidé vers une gloire immortelle.