Thierry Frémaux est le délégué général du Festival de Cannes. 8:03
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Antoine Terrel
Invité dimanche d'Europe 1, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a fait le bilan de la quinzaine, entre sacre de Julia Ducournau et son film "Titane", et le contexte sanitaire particulier dans lequel s'est tenu l'évènement. 
INTERVIEW

Au terme d'une édition haute en couleur, le Festival de Cannes s'est achevé samedi soir avec la cérémonie de clôture et la révélation du palmarès par Spike Lee et son jury. Et c'est la Française Julia Ducournau qui a remporté la Palme d'or pour son film Titane, devenant ainsi la première femme récompensée par ce prestigieux prix depuis Jane Campion. Et au-delà des films, cette 74e édition marquait le retour du Festival pour la première fois depuis le début de la pandémie de coronavirus. Sur Europe 1, le délégué général du Festival Thierry Frémaux a fait le bilan de cette quinzaine. 

Interrogé sur la bourde du président du jury Spike Lee, qui a annoncé le nom de la lauréate de la Palme d'or dès le début de la soirée au lieu du prix d'interprétation masculin, Thierry Frémaux ne lui en tient pas rigueur. "Ça prouve que tout ça, c'est spontané, c'est vivant", répond-il. 

Titane, "pas un film violent"

Mais que pense le délégué général du festival du choix du jury de récompenser le film choc de Julia Ducournau, un choix qui ne devrait pas manquer de faire parler ? Se disant "heureux" de ce choix, Thierry Frémaux ne pense en revanche pas que le fait qu'aucune femme n'ait été primée depuis 28 ans ait pu peser dans la décision, tout comme il ne voit pas dans ce choix d'un film radical un geste engagé de la part de Spike Lee. "Je crois que c'est le cinéma qui a parlé. Ce n'est pas vraiment l'idée de faire un acte ou de marquer des symboles en récompensant ces film- là. Je crois que c'est des films qui leur ont plu", dit-il. 

Alors que Titane a marqué les esprits aussi par sa violence, l'invité d'Europe 1 "ne croit pas que ce soit un film violent". "C'est un film différent, un film de genre, un film romanesque", décrit-il. Pour Thierry Frémaux, ce palmarès "exprime bien ce qu'est le cinéma aujourd'hui : un acte créatif. C'est une façon de le remettre au cœur du monde". 

Covid : "Les gens ont fait attention"

Alors que la tenue du Festival pouvait laisser craindre des complications en raison de la situation sanitaire, le pari a été plutôt réussi. Au final, l'évènement n'a pas créé de cluster. Le Festival "s'est déroulé dans des conditions absolument miraculeuses", note Thierry Frémaux. "On a fait entre 3 et 5.000 tests par jour, et il n'y avait que 4-5 tests positifs... Cela prouve que les gens étaient responsables, qu'ils ont fait attention, et que ni le Festival, ni même aucune salle de cinéma en France ou dans le monde, n'a jamais été un cluster comme cela a été dit."