Berlinale : Ours d'or pour le film roumain "Touch me not"

Adina Pintilie 1280
La Roumaine Adina Pintilie est repartie avec l'Ours d'or du meilleur film à Berlin. © TOBIAS SCHWARZ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'Ours d'or 2018 a été attribué au film "Touch me not", réalisé par la Roumaine Adina Pintilie, à la surprise générale.

La Berlinale a surpris samedi soir en décernant son Ours d'or à Touch me not de la réalisatrice roumaine Adina Pintilie, une exploration à mi-chemin entre fiction et documentaire sur l'intimité et la sexualité, après une édition marquée par les débats sur la place des femmes dans le 7ème art.

Deux femmes à l'honneur. Le jury a également récompensé une autre femme, la Polonaise Malgorzata Szumowska, qui a reçu le Grand prix du jury pour son film Twarz (Mug) sur un jeune homme défiguré après un grave accident. "Je suis si heureuse d'être une femme réalisatrice", a-t-elle déclaré en recevant son prix.

Les femmes ont également été à l'honneur à l'écran, comme dans Las Herederas de Marcelo Martinessi, un premier film du Paraguay faisant le tableau d'une femme s'émancipant sur le tard (Ana Brun sacré meilleure actrice) et d'où les hommes sont quasiment absents. L'actrice a dédié son film aux "femmes" dans son pays qui sont "des combattantes". Le réalisateur a quant à lui reçu le prix Alfred Bauer, à la mémoire du fondateur du festival.

Ours du meilleur réalisateur pour Wes Anderson. Le cinéma latino a encore été à l'honneur avec Museo du Mexicain Alonso Ruizpalacios (meilleur scénario), avec Gael Garcia Bernal, sur le vol d’œuvres au musée anthropologique de Mexico en 1985 par un duo de pieds nickelés. Avec son film d'animation L'île aux chiens, Wes Anderson s'est vu décerner l'Ours du meilleur réalisateur. C'est l'acteur Bill Murray, une des voix du film, qui est allé chercher le prix.

"Je n'aurais jamais cru qu'en jouant un chien, je repartirais avec un ours", a-t-il plaisanté, face à un public acquis. Présenté en ouverture de la Berlinale, L'île aux chiens était un des favoris, avec U-22 juillet, une reconstitution controversée de la tuerie d'Utoya en 2011 en Norvège, finalement repartie bredouille. Enfin, le jeune Anthony Bajon a été sacré meilleur acteur pour La prière du Français Cédric Kahn, sur d'anciens toxicomanes en quête de rédemption.

Un festival comme un "forum". Face aux révélations sur le sort des femmes dans l'industrie du cinéma, le premier grand festival de l'année en Europe est apparu comme "un forum" avec pour ambition de donner une "impulsion". Un certain nombre d'initiatives ont vu le jour parmi lesquelles la campagne "Speak Up!" pour combattre le harcèlement sexuel dans le cinéma en Europe et dans les autres grands festivals.

"Je crois que cette semaine (de festival) l'a aussi montré par les films présentés, réalisés par des femmes formidables et sur des femmes formidables, qui sont un peu différentes. On riposte et je pense que c'est très bien comme cela", a résumé samedi soir le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick.

 

Un jeune Français meilleur acteur 

Le festival a par ailleurs son prix du meilleur acteur au jeune Français Anthony Bajon, à l'affiche de "La prière" de Cédric Kahn dans un rôle de toxicomane en quête de rédemption. "J'ai beaucoup prié pour avoir cet Ours (rires), c'est tout à fait incroyable, c'est un rêve pour moi", a-t-il déclaré devant la presse, décrivant l'accueil "splendide" de la Berlinale. "Je me sens en fait comme un enfant qui ne peut pas contrôler ses émotions", a-t-il ajouté, avant d'évoquer son empathie pour les drogués, "des gens qui veulent s'en sortir" et son espoir de réussite pour le film, qui évoque des sujets "touchant le monde entier".