Le jury du festival de BD d'Angoulême a fait le pari de l'audace en remettant samedi son Fauve d'Or du meilleur album aux Belges Éric Lambé et Philippe de Pierpont pour leur album au style épuré sur la douleur du deuil, Paysage après la bataille. Co-édité par Fremok et Actes Sud, Paysage après la bataille est un épais album de 400 pages, impressionnant autant par son thème (la perte et le deuil) que par la qualité graphique qu'il dégage. Eric Lambé est une figure de proue de la BD belge d'avant-garde. C'est sa quatrième collaboration avec le scénariste Philippe de Pierpont.
#FIBD2017 Les lauréats des Fauves sur scène avec le Fauve d'Or pour Éric Lambé et P. De Pierpont "Paysage après la bataille" @ActesSudpic.twitter.com/5jPilDOvvM
— F3 Poitou-Charentes (@F3PoitouChtes) 28 janvier 2017
L'absence et la souffrance en nuance de gris. Tout en nuance de gris, la couleur perçant parfois cependant avant d'éclater à la fin de l'album, pratiquement sans parole, Paysage après la bataille raconte l'histoire d'une femme dévastée par la mort de sa fille. Corps, visages, objets, décors s'entremêlent. On est parfois proche de l'abstraction mais la lecture est d'une fluidité qui ne se dément jamais. Les deux artistes belges ont su rendre quasiment palpables l'absence et la souffrance. C'est évidemment bouleversant et toujours d'une beauté à couper le souffle.
The winner is:
— Vince Rivière (@vince1786) 28 janvier 2017
Fauve d'or du meilleur album "Paysage après la bataille" #FIBD2017
Retour sur la cérémonie clôture dem1 sur @F3PoitouChtespic.twitter.com/8rfCcamE5x
Extraits de palmarès. La bande dessinée asiatique est l'autre grand vainqueur de la soirée. La seule femme distinguée, la Sud-Coréenne Ancco remporte le prix Révélation pour Mauvaises filles (Cornélius) tandis que le mangaka japonais Minetarô Mochizuki décroche le prix de la Série pour Chiisakobé, tome 4(Le Lézard noir). Le prix du patrimoine revient au Japonais (décédé il y a 31 ans) Kazuo Kamimura pour Le club des divorcés (Kana). Valeur reconnue de la BD française, Martin Veyron a reçu le prix spécial du jury pour Ce qu'il faut de terre à l'homme (Dargaud). Au total, 66 albums, représentant tous les genres, étaient en lice pour les différents prix du festival.