C'est une coupe de cheveux d'enfant qui a semé chez elle la graine du féminisme. Ariane Ascaride débute le 16 octobre les représentations du Dernier jour du jeûne, au Théâtre de Paris. À cette occasion, elle est l'invitée de Ça fait du bien, sur Europe 1, et raconte à Anne Roumanoff comment est né son engagement pour les droits des femmes.
La question clé de l'avortement
La comédienne Ariane Ascaride explique qu'elle a commencé à se vivre vraiment comme féministe quand plusieurs de ses amies ont dû avorter, à une époque où l'IVG était encore illégale. "J'ai eu des amies qui sont allées se faire avorter en cachette dans des cuisines", se souvient-elle. "Voir des femmes souffrir le martyre pour ne pas avoir un enfant, alors que des fois elles n'ont pas compris comment elles étaient tombées enceinte, c'est vraiment une chose qui a été très déclencheur."
L'actrice rend également hommage aux femmes qui ont lutté pour ce droit. "Heureusement, il y avait le mouvement qui s'appelait Le MLAC [Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception]. C'était un mouvement très, très important -avec Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, et d'autres- qui a fait en sorte qu'une loi reconnaisse l'avortement."
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La liberté d'une coupe de cheveux d'enfant
Mais la première graine du féminisme germe chez Ariane Ascaride dès l'enfance. "Un jour, on m'a coupé les cheveux très courts, je ressemblais à un petit garçon. Et je me suis rendu compte que, dans la rue, c'était vachement plus simple quand on était un petit garçon", explique-t-elle. "J'avais donc énormément de plaisir à être un garçon manqué. J'avais beaucoup plus de liberté. Petit à petit, je me suis dit 'Je ne vois pas pourquoi moi, si je me laisse pousser les cheveux, je ne pourrais pas faire les mêmes choses que quand j'avais les cheveux courts'."
Plusieurs décennies plus tard, cet engagement est pour Ariane Ascaride une évidence. "Je ne sais pas si je suis une actrice engagée", s'interroge-t-elle. Mais je n'ai qu'une vie. Je n'en ai qu'une. Tout le monde n'en a qu'une, mais moi, je ne veux pas la subir ! C'est la seule chose que j'ai à moi, ma vie. Je veux à peu près faire ce que je veux !"