Mathieu Lindon remporte le prix Médicis

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avec AFP , modifié à
Le prix Médicis a récompensé vendredi le roman "Ce qu'aimer veut dire".

Le prestigieux prix Médicis a été attribué vendredi midi à Mathieu Lindon pour son roman "Ce qu'aimer veut dire", publié aux éditions P.O.L. Dans cet ouvrage, l'auteur rend hommage à son père Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit, disparu en 2001. Ce roman est également un hommage au philosophe Michel Foucault, un proche de l'auteur, décédé en 1984.

Pour ce romancier et journaliste, recevoir ce prix était "très inattendu". Emu, il a évoqué son implication personnelle dans le roman : "J'ai essayé de montrer ce qu'aimer veut dire. Il n'y a pas à différencier l'amour qu'on a pour un père, l'amour qu'on a pour un amoureux et l'amour qu'on a pour un amant".

Des relations complexes

Mathieu Lindon est né à Caen en 1955. Il a toute sa vie entretenu des relations compliquées avec son père. S'ils avaient en commun la passion de la littérature, leurs modes de vies étaient diamétralement opposés. Le père se montrait austère, quand son fils vivait de liberté et d'exubérance.

Mathieu Lindon a sorti son premier livre en 1983, "Nos plaisirs", aux éditions de Minuit. Son père lui avait alors imposé un pseudonyme, celui de Pierre-Sébastien Heudaux.

Menace de censure

Un an plus tard, il devient critique littéraire au journal Libération. Il a notamment écrit depuis "Prince et Léonardours", qui racontait les viols subis par deux adolescents amoureux. Le livre avait failli être interdit par le ministère de l'Intérieur. Il est également l'auteur de "Champion du monde" et du "Procès de Jean-Marie Le Pen".

Pour le prix Médicis, "Ce qu'aimer veut dire" a recueilli 5 voix au premier tour contre 4 voix à Charles Dantzig pour "Dans un avion pour Caracas". En tout, quinze ouvrages avaient été retenus pour le prix de la littérature française.

Le prix Médicis étranger a été remis à l'unanimité à David Grossman pour "Une femme fuyant l'annonce" (Seuil) et celui de l'essai à Sylvain Tesson pour "Dans les forêts de Sibérie" (Gallimard).