Marion Cotillard "s’est fondue dans l’univers des frères Dardenne"

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avec Bruno Cras , modifié à
L’AVIS DE - Bruno Cras, le Monsieur cinéma d’Europe 1, a été ébloui pas Marion Cotillard, qui joue Sandra, l’héroïne fragile du nouveau film des réalisateurs belges. 

Les frères Dardenne ont écrit le script de Deux jours, une nuit en seulement six mois. Mais l’idée était là depuis dix ans : raconter l’exclusion sociale en temps de crise. C’est à Marion Cotillard qu’ils ont confié le premier rôle de cette fable sociale, présentée mardi en compétition officielle à Cannes. L’actrice, qui n’osait pas rêver d’un rôle pareil, a-t-elle confié à plusieurs reprises, a quitté les studios d’Hollywood, où elle est particulièrement demandée depuis La Môme,  pour un retour à un certain dépouillement cinématographique. Elle est l’héroïne de Deux jours, une nuit, et pour Bruno Cras, spécialiste cinéma à Europe 1, c’est très réussi.

Deux jours, une nuit : "Marion Cotillard s’est...par Europe1fr

L’histoire. Marion Cotillard s’est fondue dans le rôle d’une jeune femme psychologiquement fragile, Sandra, une ouvrière qui doit reprendre le travail après une dépression. Mais elle apprend que le contremaître a fait voter ses collègues pour déterminer son sort : pousser Sandra au départ et garder leur prime de 1.000 euros, ou voter pour son retour dans l’entreprise mais perdre leur prime. Encouragée par son mari, la jeune femme va avoir deux jours et une nuit pour aller convaincre, un à un, chacun de ses collègues.

L’exclusion sociale, filmée sobrement. Les frères Dardenne ont signé de nombreux films dans la veine du cinéma social, Rosetta en 1999 ou L’Enfant en 2005. Des films qui les ont d’ailleurs fait entrer dans le petit cercle des réalisateurs deux fois lauréats de la Palme d’or.

Dans Deux jours, une nuit, la même scène se répète, inlassablement. Et les réalisateurs, explique Bruno Cras, "assument" complètement ce motif récurrent. Sandra se rend tour à tour chez ses collègues pour leur tenir le même discours. "C’est un film encore plus politique qu’à l’habitude que signent là les frères Dardenne", confie-t-il. "Ils montrent comment les patrons peuvent diviser pour mieux régner, ou comment la solidarité peut s’effriter dans une équipe d’une dizaine de personne." C’est fort, malgré cette forme très dépouillée.

Marion Cotillard, star de ce long-métrage. "Marion Cotillard s’est fondue dans l’univers des frères Dardenne comme si elle en avait toujours fait partie", raconte Bruno Cras. "Elle joue un rôle qu’elle n’a jamais exploré", souligne-t-il. D’ailleurs l’actrice l’a dit à plusieurs reprises : c’est la plus belle expérience de cinéma qu’elle ait eue dans sa vie. Et pour l’anecdote, pour habiter son rôle, Marion Cotillard a travaillé un petit accent belge, très réussi.  

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