Les ovnis du Festival de Cannes

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Aurélie Frex , modifié à
Aux côtés des Almodovar et autre Lars Van Trier, la sélection cannoise comprend quelques audaces.

Jeudi matin, Hôtel intercontinental. Le monde de la culture s’est réuni pour connaître la tant attendue sélection du 64e Festival de Cannes. Gilles Jacob, président du Festival, a pris la parole en premier, et donné le ton. "Nous entrons dans une nouvelle décennie, c’est le moment de se questionner sur l’avenir du cinéma en salles", a-t-il lancé, avant d’ajouter : "le Festival de Cannes est à la pointe de la recherche, et doit permettre aux œuvres non formatées d’exister".

Un discours qui annonce donc un renouveau, ou tout du moins laisse entrevoir quelques surprises. Dans la sélection annoncée par Thierry Frémaux, délégué général du festival, on retrouve les habitués de Cannes, de Pedro Almodovar, qui a terminé "in extremis" son film La Piel que habito, aux frères Dardenne, en passant par Lars Van Trier. Pourtant, quelques pépites inattendues s’y sont aussi glissées.

Terrence Malick, le mythe. 33 ans après Les moissons du ciel, le cinéaste américain Terrence Malick foulera à nouveau le tapis rouge de Cannes. Et c’est avec le film Tree of life, certainement le plus attendu de la sélection, qu’il fera son grand retour. Le long-métrage de ce mythe vivant, qui s’est arrêté de tourner entre 1979 et 1999, est annoncé comme une fresque ésotérique mettant en parallèle l’humanité depuis sa genèse et les souvenirs d’un garçon maltraité par son père. Dans le rôle du garçon à l’âge adulte, Sean Penn, et dans celui du père, Brad Pitt.

Alain Cavalier, le "petit". Le Français Alain Cavalier est sélectionné en compétition pour son film Pater. Discret et inclassable, le cinéaste est en rupture depuis plusieurs années avec les contraintes techniques du cinéma "classique". Il a donc choisi de faire des longs-métrages "dans son coin", avec des petites caméras numériques. Pater montre la relation entre un metteur en scène et un comédien, interprété par Vincent Lindon. Et Thierry Frémaux a prévenu : Pater est "l’une des choses les plus bizarres qu’on aura présentées cette année, et même dans l’histoire du Festival".

Deux premiers films en compétition. La sélection officielle de Cannes s’ouvre aux premiers films. Sleeping beauty, de Julian Leigh, est ainsi en compétition. Il est présenté comme un "conte de fée érotique et obsédant". Autre premier long-métrage, Michael, de l’Autrichien Markus Schleinzer. Peu d’informations ont circulé sur ce film, réalisé par un des acteurs du Ruban Blanc de Michael Haneke. Avec humour, Thierry Frémaux a toutefois précisé que "comme Michael Haneke, son registre préféré est la comédie". Ambiance noire attendue…

Un film de samouraïs, en 3D. Une fois n’est pas coutume, la compétition s’ouvre à un film de sabres, et qui plus est en 3D. Le prolifique Japonais Takashi Miike présentera ainsi Ishimei, le remake d’un film de 1962.

Un film muet hors compétition. Le père de la série OSS 17, Michel Hazanavicius, pourrait bien décrocher la palme des ovnis du Festival. The Artist, présenté hors compétition cette année, est un hommage aux films des années 20. Jean Dujardin et Bérénice Béjo sont à l’affiche de ce long-métrage muet et en noir et blanc, qui suit la trajectoire de deux acteurs : l’un est au firmament, et l’autre voit sa carrière patiner.

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