Le cinéaste Edouard Molinaro est mort

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Fabienne Cosnay , modifié à
VIDÉOS - Le réalisateur de La Cage aux folles et d'Oscar est mort à l'âge de 85 ans.

L'INFO. Quinze jours après Georges Lautner, le cinéma français grand public a perdu un autre de ses réalisateurs emblématiques, Edouard Molinaro, mort samedi à l'âge de 85 ans. Le réalisateur est décédé d'une insuffisance pulmonaire à l'hôpital Tenon, a-t-on précisé dans son entourage. "Doudou" comme le surnommaient ses proches, réputé pour la précision de son travail, était attaché à un cinéma populaire.

Des débuts dans le polar. Au début de sa carrière, Edouard Molinaro avait été classé dans la "nouvelle vague". Autodidacte, passé par la réalisation de plusieurs documentaires, le cinéaste aborde le long métrage par le polar. Le Dos au mur, en 1957, avec Jeanne Moreau et Gérard Oury, est l'adaptation d'un roman policier de Frédéric Dard.  Suivront Des Femmes disparaissent avec Robert Hossein et Magali Noël, puis Un Témoin dans la ville avec Lino Ventura. Après La Mort de Belle, d'après un roman de Georges Simenon, Edouard Molinaro amorce sa reconversion dans la comédie grand public.

Des rapports houleux avec De Funès. Auteur d'une quarantaine de longs-métrages, Edouard Molinaro a fait tourner des monstres sacrés, tel Louis de Funès dans Oscar et Hibernatus ou Jacques Brel et Lino Ventura dans Mon Oncle Benjamin et L'Emmerdeur. Pour l'anecdote, le tournage d'Oscar fut électrique, Louis de Funès s'offusquant qu'un metteur en scène puisse garder tout son sérieux devant ses grimaces. "Je n'étais pas très heureux sur ce film", confiait Edouard Molinaro, en janvier dernier, dans un entretien à Télérama, avouant ne pas être "un grand amateur de vaudeville".

La Cage aux folles lui apporte le succès. C'est l'adaptation, en 1978, de La Cage aux folles, de Jean Poiret, avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi, qui lui apportera son plus grand succès commercial, immortalisé par la fameuse scène de "la biscotte". Le film fut plébiscité jusqu'aux Etats-Unis, avec deux nominations aux Oscars.

Le Souper et Beaumarchais l'insolent. Dans les années 1990, Edouard Molinaro s'est orienté vers les films d'époque en costume. Il a ainsi adapté au cinéma Le Souper avec Claude Brasseur, un face à face entre Talleyrand et Fouché, incarnés à l'écran par Claude Brasseur et Claude Rich. Quatre ans plus tard, en 1996, il réalise Beaumarchais l'insolent avec Fabrice Luchini, à partir d'un scénario inachevé de Sacha Guitry.

Les hommages. Le comédien a rendu hommage au cinéaste, samedi soir, au micro d'Europe 1. "On a été très complices. Il faisait partie de cette famille de metteurs en scène qui faisaient des films avec l'acteur", a confié le comédien. Fabrice Luchini a décrit Edouard Molinaro comme "un homme très humble", "très en retrait" et "passionné par la littérature". François Hollande a rendu hommage dans un communiqué à "un grand cinéaste attachant et original" qui "possédait le talent d'attirer un large public autour de films de qualité". La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a, elle, salué un "de ces grands professionnels passionnés dont la diversité du talent s'est exprimée aussi bien en court qu'en long métrage ou à la télévision"."Dans le divertissement comme dans des registres plus graves, il visait bien, c'est-à-dire toujours haut, et touchait  juste", a souligné la ministre dans un communiqué.

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