"Jamais de la vie", le retour réussi de Pierre Jolivet

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avec Bruno Cras
L’AVIS DE - Olivier Gourmet, héros du film, donne toute son "épaisseur" au personnage de gardien de nuit.   

Franck, 52 ans est vigile dans un parking, la nuit. L'homme, consciencieux, gilet de sécurité sur le dos et lampe torche à la main, est aussi un homme brisé qui agit comme un "automate". Dix ans auparavant, il était syndicaliste. Son combat pour son entreprise l'a brisé. Un jour, il découvre un manège suspect dans son parking. L'occasion se présente alors pour lui de faire un dernier geste qui lui ressemble. Le dernier film de Pierre Jolivet, Jamais de la vie, sur les écrans depuis mercredi, révèle une fois de plus les talents d'acteur d'Olivier Gourmet, qui incarne Franck. Celui-ci partage l'affiche avec Valérie Bonneton, Marc Zinga mais aussi Bénabar. Et ce thriller est l'un des meilleurs films français depuis le début de l'année selon Bruno Cras, journaliste cinéma à Europe 1.

Un thriller très sombre. Le film est à l'image de notre monde, particulièrement noir. "C'est un très beau film, qui parle d'ici et maintenant", affirme Bruno Cras, spécialiste du cinéma à Europe 1. Le réalisateur de Ma petite entreprise lui-même a évoqué cet aspect du film, noir "comme l’époque !", selon lui. "Je crois que la conscience des difficultés à affronter, le sentiment d’un avenir bouché n’ont jamais été aussi forts. J’ai donc décidé d’aller jusqu’au bout de ma démarche avec mon personnage principal, Franck."  

Olivier Gourmet est "exceptionnel". L'acteur belge joue un ex-syndicaliste brisé époustouflant. Olivier Gourmet donne, pour Bruno Cras, toute son "épaisseur" au personnage de gardien de nuit. Le comédien, toujours étonnant, a d'ailleurs la trempe d'un très grand acteur, Bruno Cras n'hésitant pas à le comparer à Jean Gabin. Ce qui a attiré Olivier Gourmet dans ce rôle ? Le côté très réaliste du personnage. "C’était très excitant de se voir proposer ce personnage (extra) ordinaire, mais tellement concret et proche de la réalité sociale d’aujourd’hui. Cet homme vient du combat syndical, il était engagé, actif. Mais il a poussé le bouchon trop loin, il a eu le tort de se croire le sauveur du monde."

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