Culture : Filippetti fait le ménage

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avec AFP , modifié à
La ministre a notamment annoncé l'arrêt de plusieurs projets du précédent gouvernement.

La culture n'échappe pas au grand plan d'économies lancé par le gouvernement Ayrault, ainsi qu'au détricotage du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Aurélie Filippetti a annoncé mardi l'arrêt de plusieurs projets - et le report d'autres - élaborés par le précédent gouvernement. La ministre de la Culture justifie ces arbitrages par le contexte budgétaire difficile dans un entretien au Monde daté de mardi.

Elle critique également la "légèreté" de certains projets, qui sont "pour l'essentiel non budgétés". "Le total de ces projets dépasse le milliard d'euros. Nous en arrêtons certains, nous en suspendons ou en reportons d'autres", ajoute la ministre.

Quatre projets arrêtés...

Voici le détail des projets arrêtés :

• La Maison de l'histoire de France. "Le principe était contestable, la localisation problématique et le coût excessif", considère Aurélie Filippetti. C'était un projet cher à Nicolas Sarkozy qui devait s'installer sur le site parisien des Archives, dans le quartier du Marais à Paris. Son ouverture était prévu pour 2015. Plusieurs historiens s'étaient élevés contre ce projet, "inutile" et "trop marqué par le funeste débat sur l'identité nationale", selon Pierre Nora, l'un d'eux.
• Le musée de la photo à l'hôtel de Nevers, à Paris. Un projet "annoncé sans préparation". Il est "interrompu".
• Le Centre d'art pariétal, ou Lascaux 4. Ce "projet non prioritaire" est estimé à 50 millions d'euros. "Nous l'arrêtons", tranche la ministre.
• La salle supplémentaire de la Comédie-Française. Cette salle imaginée à Bastille ne verra pas le jour de sitôt, à écouter Aurélie Filippetti. "J'entends le besoin d'un lieu pour représenter des pièces plus contemporaines, mais d'autres questions se posent, comme la circulation de cette troupe, qui est celle de tous les Français".

Quatre projets à revoir

Outre l'arrêt immédiat de ces quatre projets ci-dessus, la ministre de la Culture a estimé que quatre dossiers devaient être retravaillés avant de voir le jour. Ce sont :

• L'hôtel de la Marine, à Paris. Cet hôtel situé place de la Concorde est actuellement occupé par l'Etat-Major de la Marine. Mais il devrait accueillir, sous la responsabilité du Louvre, des expositions. Une Commission sur l'Hôtel de la Marine avait même vu le jour, présidée par Valéry Giscard d'Estaing, et censée réfléchir à différentes pistes. "Tout est suspendu au calendrier du ministère de la Défense, qui doit d'abord quitter les lieux".
• La tour Utrillo, à Clichy-Montfermeil. "Il faut retravailler ce projet de 'Villa Médicis' en banlieue, le redimensionner avec les élus", juge Aurélie Filippetti. C'est un projet pensé par prédécesseur, Frédéric Mitterrand.
• Les archives photographiques d'Arles. Le déménagement "sera fait", assure-t-elle, "mais la seconde phase du projet doit être réexaminée".
• Le centre des réserves de Cergy. La création de ce centre "répondait au souci de protéger les réserves du Louvre, objectif auquel s'était greffé un projet beaucoup plus coûteux et plus long à mettre en place". "Nous allons répondre à l'urgence patrimoniale, mais l'idée d'un grand centre n'était pas financée et ne pourra pas l'être aujourd'hui", se défend la ministre.

En revanche, les grands chantiers "véritablement lancés ou qui arrivent à maturation", comme la Philharmonie de Paris, le Mucem (Musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée de Marseille), les Archives nationales à Pierrefitte (prêtes à être inaugurées) ou le Musée Picasso à Paris, "seront achevés dans le rythme prévu", a-t-elle dit.