Abderrahmane Sissako et toute l'équipe de Timbuktu, présenté en Compétition jeudi au Festival de Cannes, se sont pliés au traditionnel exercice de la conférence de presse. Le réalisateur mauritanien, ému, a évoqué la genèse de son film, avant de verser quelques larmes. "Peut-être que je pleure à la place des autres", a murmuré Abderrahmane Sissako, évoquant ceux, héros de son film, qui ont vraiment vécu des drames, avant de saluer "leur combat silencieux".
Le réalisateur s’est confié au micro d’Europe 1 : "Il y avait une protection réelle de l’armée, qui était partout. C’était impressionnant que le cinéma soit protégé par des gens qui vivent sous des tentes, qui sont armés et qui souvent même, se prêtent au jeu d’être habillés en djihadistes pour jouer le rôles des méchants, pour jouer le rôle de ceux qu’ils combattent aussi". A Cannes, la critique est d’ores et déjà persuadée que le film sera au Palmarès du festival.
Regardez un extrait du film :
Timbuktu, seul film africain de la sélection, aborde un sujet sensible. Le film raconte le drame vécu par une famille malienne de la banlieue de Tombouctou, aux prises avec les milices jihadistes. Abderrahmane Sissako dépeint "la tragédie absurde de l'obscurantisme religieux", selon Bruno Cras, journaliste à Europe 1.
Un sujet tellement épineux que le réalisateur a dû prendre toutes ses précautions lors du tournage, indique Mathieu Charrier, journaliste à Europe 1 :
Pour le tournage de Timbuktu, en Mauritanie, le réalisateur Sissako a dû demander la protection de l'armée. Sujet trop sensible. #Cannes2014— Mathieu Charrier (@MaTCharrier) 15 Mai 2014La date de sortie du film n’est pas encore arrêtée, mais il a d’ores et déjà bouleversé la Croisette.
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