Cannes : de Niro, un président évident

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Aurélie Frex , modifié à
Américain, populaire : le choix de Niro comme président du jury manquerait-il d'audace ?

Le Parrain, Taxi driver, Les Affranchis, Casino, etc...On n’en finit plus de citer les films de référence avec Robert de Niro à l’affiche. Mercredi a été annoncé le choix de l’acteur et réalisateur américain comme président du jury du festival de Cannes 2011, qui débutera le 11 mai prochain.

Une nomination presque "évidente", pour l’acteur révélé en 1973 par Martin Scorsese. Mais une nomination aussi un peu "attendue" : le festival mise sur des valeurs sûres.

Américains, encore…Comme Sean Penn en 2008, et Tim Burton l’an dernier, le festival de Cannes a nommé un Américain à la tête de son jury. Un choix qui est loin d’être une tradition, puisque les présidents de jury ont majoritairement été français jusqu’aux années 70. Mais depuis le milieu des années 90, acteurs et réalisateurs venus d’Outre-Atlantique ont la cote, à l’image d’un Clint Eastwood en 1994, d’un Francis Ford Coppola en 1996, d’un Martin Scorsese en 1998, ou encore d’un Quentin Tarantino en 2004.

Des présidents "populaires". L’attrait pour les célébrités dans les choix des organisateurs, leur a valu de nombreuses critiques depuis les années 2000. Un manque d’audace que le festival avait tenté de corriger, en nommant le réalisateur chinois Wong-Kar-Wai, premier réalisateur asiatique à présider le jury. Mais depuis quelques années, on note donc le retour de stars "occidentales". Co-fondateur des festivals de Tribeca et de Doha, De Niro, qui a joué dans deux films ayant reçu la Palme d'or à Cannes, Taxi Driver de Martin Scorsese, en est l’incarnation. Surtout quand on sait qu’il domine actuellement le box-office avec la comédie Mon beau-père et nous, sortie avant Noël.

De fortes personnalités. Le point commun entre tous ces présidents de jury est bien sûr leur charisme à toute épreuve. « Incarner » le festival, et son palmarès, tel est le rôle d’un "bon" président du jury. Ainsi, lorsque Entre les murs, de Laurent Cantet, a obtenu la Palme d’or à l’unanimité des mains de Sean Penn, l’image est restée dans les esprits. Ce choix avait été vu comme "politique", face aux Steven Soderbergh et autres Wim Wenders, également dans la sélection. Un "petit" film récompensé par des stars internationales, dont Nathalie Portman, membre du jury cette année là, de quoi soigner l’image du festival.

Des hommes…Les présidentes du jury cannois sont rares. La dernière en date, Isabelle Huppert, en 2009, avait succédé à seulement huit autres femmes, sur 62 éditions.

Copinage possible ? Portman, Scorsese, Tarantino, De Niro, Penn…Ces stars du cinéma indépendant forment une "clique" puissante. On peut alors légitimement se demander si la présence de ces stars dans les différents jurys du festival a une influence le palmarès.

Seul "scandale" à signaler de ce côté-là : la Palme d’or remise en 2004 par Quentin Tarantino, président du jury, à son ami Michael Moore. En-dehors de cela, avec Oncle Boonmee, film thaïlandais primé en 2010, ou encore le film grec L’Eternité et le jour, "palmé" en 1998 par Scorsese : ces jurés de marque ont fait des choix particulièrement éclectiques. Reste à découvrir la sélection de cette année, dans les semaines qui viennent, pour voir si des amis de De Niro s’y glissent …