"Annabelle" sème la pagaille au cinéma

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A.-J. C. et M.-L. C. avec Nathalie Chevance , modifié à
TENSIONS - De Marseille à Strasbourg, plusieurs salles ont décidé de ne plus diffuser ce film d'horreur. En cause : des incidents pendant les projections. 

>> Écoutez le reportage de Nathalie Chevance, correspondante d'Europe 1 à Marseille :

Des bagarres, des vols et des bousculades pendant les projections : devant le film d'horreur Annabelle, sorti mercredi, certains spectateurs semblent avoir du mal à se tenir, rapporte Le Parisien. Résultat : plusieurs salles ont décidé de déprogrammer ce film qui raconte l'histoire d'une poupée tueuse, afin d'éviter les incidents. 

1.000 spectateurs pour une salle de 400 places. C'est le cas notamment au cinéma Les 3 Palmes, à Marseille. Samedi après-midi, à la séance de 14 heures, un milliers d'ados, de 12 à 17 ans, se pressent dans le hall du complexe. Venus en bandes, sans leurs parents, ils attendent le film depuis des semaines. L'excitation monte. Problème : la salle dans laquelle est projeté Annabelle ne peut contenir que 400 personnes. Un mouvement de foule se déclenche. Le directeur du cinéma préfère alors appeler la police pour calmer les esprits.

Pour ceux qui parviennent finalement à entrer dans la salle, l'hystérie n'est pas terminée. Pendant la projection, des hurlements se font entendre, parfois même avant les moments effrayants. Les ados jouent à se faire peur. Des vigiles interviennent à plusieurs reprises pour évacuer quelques troubles-fête. "Ce ne sont que des ados qui avaient envie de faire une fête et de se déchainer gentiment. Sauf que dans une salle de cinéma, il faut être calme et tranquille. C'était vraiment une cour de récréation. Chacun devenait acteur du film, mais 400 jeunes qui deviennent acteurs... Ce n'était plus maîtrisable", dénonce Didier Tarizzo, le patron des 3 Palmes. "Je crois que c'est lié au succès. Mais je ne comprends ce phénomène de société. Pourquoi se sont-ils cristallisés sur ce film, au même moment ? Je ne sais pas", s'interroge-t-il, au micro d'Europe 1. Conséquence : le directeur du cinéma a décidé de déprogrammer Annabelle.

Déprogrammations à Montpellier et Strasbourg. Le film a aussi été retiré du cinéma du Prado, "pour des raisons techniques". Des déprogrammations ont également été constatées ailleurs en France, à Montpellier et Strasbourg.

D'après Le Parisien, le phénomène n'est pas nouveau : en 2012, les projections des films d'horreur Paranormal Activity 4 et Sinister avaient également été perturbées par des adolescents qui "viennent jouer à se faire peur".