Statistiques judiciaires : où est passé l’observatoire de la réponse pénale ?
Un rapport du Sénat a récemment pointé les lacunes sur les statistiques judiciaires en France, notamment sur l’exécution des peines. Les données ne permettent pas d’évaluer correctement les politiques pénales, tout comme "l’observatoire de la réponse pénale".
Comment mesurer correctement l’action de la justice quand les statistiques sont au mieux illisibles, au pire, inexistantes ? Un récent rapport du Sénat pointe à ce sujet des lacunes, notamment sur l’exécution des peines. Les données ne permettent pas d’évaluer correctement les politiques pénales, à l’image de ce qui a été appelé "l’observatoire de la réponse pénale".
Il a été créé en 2021 à la demande des syndicats de policiers pour connaître les peines infligées aux agresseurs de forces de l’ordre.
Aucune étude depuis 2019
Cet observatoire a livré sa première analyse un an plus tard, montrant que la justice n’avait prononcé en moyenne que des peines comprises entre 8 et 14 mois de prison à l’encontre des auteurs de violences sur les policiers.
Des chiffres déjà périmés puisqu’ils portaient sur l’activité judiciaire de l’année 2019, la seule disponible à l’époque. Et depuis 2019, pas une seule étude, parution ou communication.
Cet observatoire, qui est une coquille vide, est pourtant rattaché au service statistique du ministère de la Justice. Mais selon les informations d’Europe 1, aucun fonctionnaire n’y a été affecté, illustrant une justice incapable de photographier en temps réel son activité, ni d’évaluer les réformes pénales mises en place.
Sont-elles performantes ? Correspondent-elles à ce que le législateur a voulu ? Sans thermomètre, la mesure est de fait impossible.