Procès de Dupond-Moretti : pourquoi l'audition de l'ancien procureur de la République s'annonce cruciale ? 1:40
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Jacques Serais / Crédits : Bertrand GUAY / AFP , modifié à
Ce jeudi se tient le quatrième jour d'audience du procès de ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, jugé pour des soupçons de prise illégale d’intérêts. François Molins doit notamment être auditionné devant la Cour de justice de la République, alors que c'est lui, en tant que procureur, qui avait ouvert l'information judiciaire contre l'actuel ministre.

Pour ce quatrième jour d'audience dans le cadre du procès d'Éric Dupond-Moretti, jugé pour des soupçons de prise illégale d’intérêts, il y a comme une odeur de soufre dans la salle d'audience. La passe d'armes n'a pas encore commencé, mais déjà, le duel entre le garde des Sceaux et François Molins, procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Paris de 2011 à 2018, puis procureur général près la Cour de cassation de 2018 à 2023, est dans tous les esprits. Une confrontation entre deux figures de la justice française qui s'annonce glaciale.

Une audition cruciale pour la suite du procès

Depuis maintenant quatre jours, Éric Dupond-Moretti n'a de cesse de fustiger l'ancien procureur près la Cour de cassation. À ses yeux, le haut-magistrat aurait voulu être nommé à sa place à la Chancellerie. La défense de l'ex-ténor du barreau l'assure, c'est lui, François Molins, qui a conseillé Véronique Malbec, la directrice de cabinet du ministre, d'ordonner une enquête administrative à l'encontre du parquet national financier. Il s'est ensuite indigné de cette même décision quelques jours plus tard, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, pointant un conflit d'intérêts du ministre.

Surtout, François Molins est celui qui, en tant que procureur, a ouvert l'information judiciaire qui a abouti à ce procès. Autrement dit, son audition ce jeudi devrait être cruciale, essentielle même pour permettre à la Cour de justice de la République de tenter de démêler le vrai du faux, si tant est que ce soit possible. Un procureur dans le rôle du témoin et un garde des Sceaux dans la peau d'un accusé, il y a de quoi s'y perdre. Attention aux balles perdues !