Prison avec sursis requis contre un maire et son fils, accusés de braconnage

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avec AFP // Crédits photo :
Dans les Hautes-Alpes, le tribunal correctionnel de Gap a requis jusqu'à trois ans de prison pour le maire de Châteauroux-les-Alpes et son fils, pour des faits présumés de braconnage. Le jugement a été mis en délibéré au 6 juin prochain. 

Jusqu'à trois ans de prison avec sursis ont été requis contre le maire de Châteauroux-les-Alpes (Hautes-Alpes) et son fils, lors de leur procès jeudi à Gap pour des faits présumés de braconnage. Après plus de six heures d'audience, le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 6 juin pour Jean-Marie Barral, 76 ans, et son fils, 50 ans, contre qui 10 mois et 36 mois d'emprisonnement avec sursis ont été demandés.

Des peines complémentaires ont été également requises comme "la confiscation des armes, le retrait du permis de chasse, l'interdiction d'en solliciter un autre pendant 5 ans" et celle "de détenir une arme soumise à autorisation" pendant 7 ans pour l'édile et 10 ans pour le quinquagénaire. Ce dernier, visé aussi par une amende de 2.000 euros, comparaissait pour "chasse en temps prohibé, détention non autorisée d'arme, de transport et de détention illicite et de destruction d'une espèce protégée". Jean-Marie Barral pour "complicité" et "recel" mais pas pour "destruction".

Dénoncés par des lettres anonymes

Face aux prévenus, qui se sont qualifiés à leur procès de "passionnés de chasse", quatre associations environnementales et le Parc national des Ecrins s'étaient constituées parties civiles. Le 23 novembre, les deux hommes avaient été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour des faits de braconnage présumés sur plusieurs années qui avaient été dénoncés par des lettres anonymes et des rumeurs.

Elles avaient entraîné dès 2020 une surveillance de l'Office français de la biodiversité (OFB) des activités des prévenus. Elle avait permis d'observer début septembre, neuf jours avant l'ouverture officielle de la chasse, le fils du maire "sortir l'arme de son sac à dos avant de tirer à une vingtaine de mètres", dans une forêt près de la maison familiale, selon le témoignage d'un inspecteur de l'environnement à l'audience jeudi.

386 pièces de gibiers congelées

Une perquisition, menée le lendemain de l'observation au domicile de l'élu, avait mis au jour "386 pièces de gibiers dans le congélateur", selon l'accusation, dont le quart "provenait de braconnage". Parmi la viande saisie, celle de deux bouquetins, une espèce protégée car menacée et dont la chasse est strictement interdite en France.

L'un des prévenus a affirmé à l'audience que les animaux avaient été retrouvés morts "chez un voisin éleveur", victimes d'une électrocution contre le câble électrique d'un parc de moutons. "On n'a rien dans ce dossier. On parle seulement de rumeurs et de réputation", a soutenu jeudi l'avocat du maire, Me Jean-Michel Colmant, en plaidant la relaxe.